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La dévitalisation commerciale profite-t-elle vraiment à Marine Le Pen?
Une " France urbaine et aisée " contre une " France des campagnes, des villes moyennes et petites, qui souffre ". Celle des vitrines vides. Le diagnostic ne date pas d'hier, et a été réitéré ...
http://transports.blog.lemonde.fr/2017/04/25/devitalisation-vote-le-pen/
Olivier Razemon, l'auteur du livre Comment la France a tué ses villes, invité du dernier salon du livre de Vierzon, rapproche dans un article sur son blog, la vacance commerciale et le vote F.N. : "Une « France urbaine et aisée » contre une « France des campagnes, des villes moyennes et petites, qui souffre ». Celle des vitrines vides. Le diagnostic ne date pas d’hier, et a été réitéré maintes fois, au lendemain du premier tour de cette présidentielle, à la vue des résultats géographiques des deux finalistes, aux programmes que tout oppose, Emmanuel Macron et Marine Le Pen." Il explique cependant que : "La dévitalisation urbaine comme moteur du vote FN ? L’explication est sans doute un peu courte. Pour vérifier cette assertion, il faut comparer le score de la candidate d’extrême-droite dans les villes les plus touchées par la dévitalisation commerciale avec ses résultats dans les villes considérées, à l’inverse, comme dynamiques."
Toutefois, "Le FN croît avec la vacance. Les résultats de ce travail montrent qu’effectivement, le vote FN est plus élevé dans les villes le plus touchées par la crise du commerce (voir tableau ci-dessous). Ainsi, dans les 32 villes où la vacance dépasse 15%, Mme Le Pen rassemble en moyenne 22,3% des voix, un score légèrement supérieur à son résultat national. Elle séduit un nombre record d’électeurs à Lens (Pas-de-Calais, 36,7%), Orange (Vaucluse, 33,9%), Saint-Quentin (Aisne, 28,7%) ou Pamiers (Ariège, 24,5%)." Ajoutons-y Vierzon avec un front national à plus de 25%.
Autre argument : "Dans les villes où la vacance est comprise entre 10 et 15%, le score moyen de l’extrême-droite est de 20,3%. Et lorsque ce taux se situe entre 7,5% à 10%, l’extrême-droite engrange 19,9% des voix. Si on compare avec les villes distinguées par le « palmarès des centres-villes commerçants » établi par Procos début 2017, le décalage est frappant. Dans cette vingtaine de villes choisies par la fédération des enseignes, le score du FN est inférieur, 18,7% en moyenne pour celles de moins de 50 000 habitants et « seulement » 10,5% dans ces villes distinguées qui dépassent les 50 000 habitants."
Olivier Razemon ajoute : "La peur de l’autre. L’aspect commercial de la désertification urbaine n’explique donc pas à lui seul ce « sentiment d’abandon » qui serait le ressort du vote Le Pen. En revanche, la désorganisation du territoire, l’uniformisation des paysages périurbains et des modes de consommation, la défiance à l’égard de la ville multiculturelle ou la multiplication des trajets longs et épuisants, sont des évolutions faciles à exploiter par une candidate qui joue sur la peur de l’autre et le retour aux traditions.