La décision du tribunal de commerce de Bourges n'est pas une surprise pour Christophe Laleu. Ce mardi matin, le tribunal berruyer a placé la quincaillerie centrale vierzonnaise en liquidation judiciaire. L'aventure est terminée. Elle avait commencé en mars 2015 lorsque Christophe Laleu avait repris le commerce. puis elle se termine, aujourd'hui. La quincaillerie ne rouvrira pas. C'est aussi la dernière quincaillerie de Vierzon. Le patron avait souhaité conserver cette appellation. De nouveaux rideaux se baissent sur un commerce vierzonnais.
Christophe Laleu, le patron de la quincaillerie centrale vierzonnaise, rue François-Mitterrand ne se donne aucune chance, mardi. Le tribunal de commerce de Bourges se penchera, en effet, le mardi 31 janvier, sur le dépôt de bilan de sa petite entreprise qu'il a repris en mars 2015. C'est avec beaucoup d'amertume qu'il évoque ses difficultés, d'autant plus que la quincaillerie embauche, depuis vingt ans, un salarié qui risque, mardi, de se retrouver sans emploi.
Une banque qui le lâche, une clientèle qui a du mal à venir jusqu'au magasin, des marchés publics qui, pour lui, sont imprenables sans au moins une volonté farouche de la ville de Vierzon de faire travailler les commerces locaux, et voilà comment un commerce vierzonnais se retrouve acculé à des difficultés économiques quasi-insurmontables.
Pourtant, la quincaillerie centrale vierzonnaise n'est pas tombée du ciel, hier. Jadis implantée avenue du 14 juillet, les époux Larpent déménagent et font construire l'actuel bâtiment, au carrefour de la rue Anatole France et de la rue François-Mitterrand, à la place du local qui abritait le foyer Sainte-Marcelle. En mars 2015, Christophe Laleu rachète le fond, les murs ne lui appartiennent pas. Il essaie de développer le magasin, surtout du côté de l'art culinaire.
Mais, une conjonction de mauvais facteurs le font sombrer avant qu'il ait le temps même de réorganiser son magasin, voire de trouver un autre emplacement moins vorace en loyer. Pour lui, l'avenir de la quincaillerie, la dernière de Vierzon, s'enfonce vers une liquidation judiciaire. A moins d'en réchapper, sur le fil du rasoir, Christophe Laleu a peu d'espoir, pour son salarié, pour lui et pour le magasin.
Pourtant, la quincaillerie bénéficie d'un emplacement de choix, avec un parking de quinze places. Mais la clientèle, pas assez fidèle, la concurrence des autres commerces de même type, l'éloignement du centre-ville, les pros qui ne jouent pas trop le jeu en faisant travailler les petites structures, pèsent lourd dans la barque. Aujourd'hui, la quincaillerie est suspendue à une décision judiciaire dont Christophe Laleu connaît déjà l'issue. A moins que... Mais de toute façon, explique-t-il, il sera difficile de remonter la pente. La reprise n'aura pas duré deux ans. Il est peut-être temps, à Vierzon, de se poser enfin les vraies questions sur le commerce. Et arrêter de faire d'une anormalité (la fermeture des commerces), une normalité dans cette ville.