Salle comble du théâtre Mac-Nab pour Laura Laune où le vitriol coule d'une gueule d'ange. La jeune Belge a emmené le public vierzonnais avec elle, avec ses outrances mais si drôles, avec ce style, très personnel, de jeter des pavés dans la tronche, avec ce style très... très Laura Laune.
C'est toujours très écrit, mais surtout très drôle, d'une drôlerie où l'excès se transforme en éclats de rire. Elle peut tout dire, en mettre une pleine tête à tout le monde, aborder tous les sujets, même les plus graves, même les plus sombres, elle parvient à pousser le public dans ses retranchements qui n'hésitent pas, enfin, à rire, de ce qui, dans d'autres bouches, ne seraient pas risibles du tout.
Elle secoue chaque paquet de nous, chaque fragilité, il n'y a pas de "oh" qui traîne pour souligner qu'on ne dit pas ça, car elle est si tranchante, si brutale, que son humour passe comme une lettre à la Poste.
Elle joue un peu de la Belgitude, mais joue surtout de son talent fou à trouver la rime parfaite, la chute totale d'une chanson qu'on aurait pu à moitié croire inoffensive. Et ça claque, ça résonne, ça bouscule, ça donne des rires parfois nerveux, parfois de gorge, francs et massifs. Surtout quand elle revisite l'école des Fans de Jacques Martin et qu'elle fait dire des choses qu'un avocat berruyer choisi dans le public ne dirait jamais de son plein gré (en public). Un très grand moment. Merci.