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Vierzonitude

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Le maire abandonne l'idée d'un referendum sur l'hôpital de Vierzon

Publié par vierzonitude sur 11 Octobre 2018, 18:07pm

C'est tout frais ça vient de tomber sur la page facebook d'un conseiller de l'opposition, Franck Piffault, qui assiste au conseil municipal de Vierzon : le maire abandonne l'idée d'une referendum sur l'hôpital de Vierzon, le 2 décembre. Les élus devaient voter, ce jeudi soir, une délibération sur le sujet. La question avait même été choisie : "Êtes vous pour le maintien de tous les services (maternité, pédiatrie et chirurgie) et de tous les emplois du Centre Hospitalier de Vierzon et que l’État prenne en charge la modernisation du bloc opératoire et les déficits dont il est responsable ?"

Une nouvelle délibération a été proposée aux élus de Vierzon pour remplacer les deux motions initialement prévues. La mairie explique que cette délibération fait le point de la situation et qu'elle a été rendue nécessaire pour tenir compte de la volonté nouvellement exprimée par l'ARS de maintenir la maternité de Vierzon.

Voici la nouvelle délibération :

 

Le maire abandonne l'idée d'un referendum sur l'hôpital de Vierzon

"Un référendum, c'est démagogique ? C'est simplement faire parler le peuple, c'est donc de la démocratie !" C'est ce que répond, dans la presse locale, le maire de Vierzon à l'invective de la députée Modem de la circonscription. Sauf que le referendum local prévu le 2 décembre, (maintenu malgré, parait-il, la non-fermeture de la maternité qui ne devait pas fermer) n'a aucune valeur juridique. Ce n'est pas de la démocratie que de faire voter le peuple vierzonnais sur un sujet dont la ville n'a aucune maîtrise, à savoir la gestion de l'hôpital dévolue à l'agence régionale de la santé. Ce n'est pas démocratique de faire voter le peuple vierzonnais sur une question biaisée dont on sait pertinemment que la réponse sera oui : "êtes-vous pour ou contre le maintien des services de maternité et de chirurgie au centre hospitalier de Vierzon ?" Autant demander "êtes-vous pour ou contre tripler votre salaire sans contrepartie ?" ou "Etes-vous pour ou contre arrêter de respirer ?" 

Ce qui est étonnant, c'est que des sujets de referendum local, à Vierzon, n'auraient pas manqué, sachant que le principe existe depuis la loi constitutionnelle de 2003 et que l'actuelle majorité est élue depuis 2008. Un referendum sur l'avenir du site de la Française, sur la démolition de l'îlot Brunet-Rollinat entre autre, aurait pu être organisé. Ou un referendum local sur la fermeture du service des espaces verts, la disparition du refuge, l'acquisition de l'ancienne Poste... Mais, bizarrement, la majorité enclenche un referendum qui n'aura aucune valeur. Le peuple vierzonnais va voter sachant que sa voix n'a qu'une valeur symbolique et qu'il ne pourra pas agir sur une décision car elle ne lui appartient pas. Étrange conception de la démocratie... à la sauce vierzonnaise.

Dans ce cas-là, n'appelons pas cela un referendum, mais une manifestation votatoire, une contestation urnesque, un plebiscite autocentré. Alors qu'à Vierzon, le peuple n'a jamais pu user de son bon droit à être consulté par referendum sur des sujets majeurs maîtrisés par la majorité, voilà que cette dernière va se servir de cet outil démocratique à des fins purement politiciennes, comme toujours. On peut effectivement appeler cela de la démagogie. Sans compter que l'ouverture des écoles, l'impression des bulletins, des enveloppes, la mise en place de ce vote aura forcément un coût à l'heure où, semble-t-il, on se plaint que les dotations d'Etat baissent même si ce n'est pas le cas... 

Est-ce démocratique d'organiser un referendum sans valeur juridique ? La ville va sortir les listes d'émargement des électeurs mais qu'en fera-t-elle ensuite ? Est-ce que toutes celles et ceux qui ne seront pas venus voter seront catalogués comme ennemis de l'hôpital et du service public, pire, ennemis de droite car ne pas voter une décision de gauche, c'est forcément être de droite... Mais on peut très bien soutenir le combat de l'intersyndicale, ce que revendique Vierzonitude, sans vouloir participer à une farce de politique politicienne.

La place de ce referendum se situe rue Léo Mérigot, devant l'hôpital, avec l'intersyndicale sous les feux de la rampe. Que la ville prête ses urnes, prenne un arrêté pour empêcher toute circulation pendant la journée de dimanche 2 décembre dans cette rue, que le vote se déroule devant l'hôpital, le théâtre du combat de l'intersyndicale, que les élus continuent leur pression sur l'ARS en cherchant à dialoguer, en présentant des propositions, des solutions, des projets, qu'elle travaille avec la direction de l'hôpital au projet qu'elle doit sortir de toute façon, qu'elle remue le ministère, pas de problème. C'est de l'intersyndicale en lutte dont il faut parler. Pas d'une majorité qui organise un referendum.

Voyez-vous les habitants de Vierzon et des communes voisines voter "non" au référendum pour le maintien de la maternité et du bloc opératoire de l'hôpital ? Le 2 décembre, c'est la date choisie par le maire de Vierzon qui a décidé d'appeler les Vierzonnais aux urnes, à travers un référendum d'initiative locale. 

Ce vote n'aura aucune valeur juridique, juste symbolique et... politique. La mise au ban de cette votation populaire par les services de l'Etat est une aubaine politicienne, Vierzon seule contre le système...  Voilà qui devrait attirer les médias nationaux à Vierzon, mais les attirer sur qui ? Sur le chef d'orchestre de ce vote ou sur l'intersyndicale en grève depuis bientôt quatre mois, et dont les membres campent, sous tente, dans la cour de l'hôpital, dans  ce qui représente un camp retranché gaulois ?

Au début de leur combat, en juin, l'intersyndicale était parvenue a conservé le mouvement pour son propre bénéfice, normal, les syndicats réunis sous une même bannière (un H barré) étaient même parvenus à effacer le nom de chaque syndicat dans une intersyndicale. C'est elle qui organise les manifestations tous azimuts, elle qui dort sous une tente, qui s'épuise, qui maintient la flamme, qui sert les intérêts des patients et par prolongement, de leurs professions.

Jusque-là, ils avaient attiré la lumière sur eux, sur leur force, leur ténacité, le combat pour l'hôpital était mené par eux, avec les élus. Or, depuis le conseil de surveillance annulé et la décision d'une votation, le combat est désormais mené par les élus avec l'intersyndicale. Pourquoi ce référendum n'est pas organisé, ce même 2 décembre, rue Léo Mérigot, devant l'hôpital, au seul de l'intersyndicale ? Pourquoi cette votation destinée "à faire crier nos concitoyens", devient hors-sol hospitalier ? 

Quelque chose a changé. Non pas la nature du combat mais la nature des combattants. La question est en soi un plebiscite. On peut soutenir l'intersyndicale et ne pas avoir envie de voter dans ces conditions. Pourquoi ne pas avoir posé d'autres questions encore plus symboliques ? Souhaitez-vous que la santé soit traitée comme une marchandise ? On aurait aimé plus d'imagination. On aurait surtout aimé que l'intersyndicale garde la main. Le 2 décembre, il ne sera plus question de la survie de l'hôpital mais du succès du référendum. Tant de moyens qui pourrait être mis au service d'autres actions. Les élus envisagent-ils de déposer leurs écharpes sur les grilles de l'hôpital ? De transférer leurs bureaux sur le camp gaulois ? De se relayer sous les tentes ? 

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Commenter cet article
L
Grâce à la lutte... C'est toujours le même scénario, ils annoncent la fin du monde sans certitude de leurs prophéties, ils organisent des manifestations sans fin, et comme rien n'arrive c'est forcément grâce à leur action... Si ce n'est pas de la manipulation ?
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E
cela semblait du battage en effet... et l'organisation plus coûteuse qu'autre chose ... car la réponse ne pouvait être que OUI!
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