Impossible de penser à ce rêve fous de recreuser le canal entre la Forum république et l'auberge de jeunesse sans penser à François Faucon, le fondateur de l'Association pour la réouverture du canal de Berry (Arécabe) parti, trop tôt, naviguer sur des eaux invisibles.

La situation du canal de Berry dont une partie est asséchée (entre l'écluse de Launay et le quai du bassin notamment) met sans aucun doute un terme définitif à ce vieux rêve. Comme il met en doute, désormais, le projet de canal à vélo. Comment offrir à des touristes une balade le long d'un canal menacé de sécheresse, voire carrément sans eau ? Il faudra bien aborder le débat avant de continuer à sacrifier des centaines de milliers d'euros dans ce projet. Le redimensionner peut-être.
L'association est-elle aujourd'hui, le symbole d'une douce utopie ou espère-t-elle encore vraiment que le canal de Berry soit rouvert, un jour, à la navigation fluviale, avec, comme priorité, la réouverture du canal entre la place de la République (le Forum) et l'auberge de jeunesse ? Quand on voit que cette année, l'Arécabe a dû renoncer à la navigation à Thénioux en remisant ses bateaux en juillet, faute d'assez d'eau ?

Vingt ans plus tard et le canal n'est toujours pas rouvert à Vierzon, il n'y a qu'un trait de béton qui sera souligné de quelques aménagements pour pallier au manque de canal lorsque les touristes, on espère nombreux, parcourront le canal à vélo comme d'autres la Loire à deux roues.
Cette connerie de boucher le canal a été terminée en 1968 et sa bétonisation, comme on sait si bien le faire à Vierzon, s'est achevé en 1980 avec notamment la construction du Forum république, cette verrue que personne ne nous envie.
Franchement, peut-on espérer qu'un jour le canal à Vierzon soit vraiment recreusé pour assurer une continuité pour la navigation ? Peut-on même espérer que le canal de Berry pourra subsister , si chaque été, il faut le priver de son eau ? On en est là. Finie l'utopie d'un canal re-traversant Vierzon. On en est à se poser la question de savoir si le canal peut encore exister dans les années à venir.

François avait des rêves qui évidemment se sont frottés aux épines de la réalité économique. En soi, un canal qui traverserait Vierzon serait une chance touristique. Sauf que le réchauffement climatique que personne ne peut plus nier entraîne des nouveaux usages de l'eau. On le voit trop en ce moment à Vierzon et tout le long du canal de Berry, il n'ya pas assez de ressource pour maintenir le niveau des rivières et celui du canal.
Plus de vingt ans plus tard, le rêve n'a pas avancé d'un pouce, il ne risque pas d'avancer. A Vierzon, nous aurons le canal à vélos sans canal et peut-être même le canal à vélo sans eau dans le canal.