Aujourd'hui, Madame Faucille et Monsieur Marteau ne sont plus sûrs de voter communiste.
Madame Faucille, jadis Macron-compatible avait-elle laissé entendre lors des dernières élections municipales, ne sait plus très bien sur quel pied électoral danser aux prochaines élections présidentielles. Il est vrai qu'à force de regarder CNews, elle en aurait presque été Zemour-compatible si son aversion pour l'anti-féminisme assumé du candidat qui ne l'est pas n'avait pas refroidi ses ardeurs politiques.
Monsieur Marteau, tout à ses hésitations post-électorales qui sont autant de doutes sur la réussite de ses futures affaires car il penche toujours du côté où le portefeuille est le plus bavard, a bien une petite idée mais il n'aimerait pas que ça se voit trop, eu égard à ses camarades de bridge qui, comme lui, sont sur une ligne plutôt floue, comme ils l'entretiennent depuis qu'il tête le biberon de l'argent public qui les nourrit.
Madame Faucille loue l'élégance du président actuel, tout autant qu'elle entretient une fascination secrète pour son tribun préféré que la grimace parcourant son visage excite finalement bien plus que la brassée de lys hebdomadaire que son mari de Monsieur Marteau lui fait envoyer pour faire oublier sa partie de poker du mercredi soir avec quelques membres éminents du conseil économique et social.
Monsieur Marteau, l'œil aquilin fixé sur les courbes des sondages auxquels ils ne croient pas un instant mais est obligé de le faire car il possède des actions juteuses dans un institut connu, n'a jamais failli de faire croire qu'il votait à gauche, pour s'attirer les bénéfices de ses amis dès lors qu'il la trahissait en votant tour pour un membre du RPR, de l'UMP, des LR et, accroc dans son vêtement républicain, même pour le F.N... Faute de merles, on mange des grives, enfin, un truc dans le genre.
Madame Faucille que les apparitions insoumises de son idole transcende physiquement au point que sa peau se retend et que ses cheveux frisent, sait dans la forteresse de son intimité que cette fois-ci, on ne lui glissera pas un bulletin dans l'enveloppe qu'elle n'aura pas choisi elle-même. Madame Faucille compte beaucoup sur l'émancipation électorale même si, dans la ville où elle habite, elle sait qu'il y a des sentinelles qui scanneront son bulletin même dûment caché dans l'enveloppe.
Monsieur Marteau a déjà averti ses copains du golf et de son club Tesla que cette fois-ci, encore, il donnera sa voix à un candidat de gauche, comme il l'a toujours fait, tout en croisant ses doigts dans son dos pour conjurer le sort.
Madame Faucille dont le cœur penche à gauche pour des raisons sentimentales mais à droite pour des raisons valables, sombre dans un doute profond tant elle sait que les prochaines échéances seront, une fois de plus, un rendez-vous crucial avec l'hypocrisie qui lui a tant toujours été fidèle.
C'est ainsi que Madame Faucille et Monsieur Marteau ne sont plus sûrs de voter communiste.