Vierzon n'aura pas la peau de notre optimisme, ni celle de notre qualité de Vierzonnais. Ici, dans le carré de cette ville, on savait rêver de peu de choses. Bien sûr, elle a toujours été turbulente, revendicative, complexe, aimée et détestée à la fois. Elle a laissé des traces dans les mémoires.
Cette ville ne s'est pas faite d'un claquement de doigt. Elle a grandi dans la douleur, celle d'être séparée en quatre et aujourd'hui, d'avoir su conserver les quatre pétales de sa grande fleur : Villages, Ville, Forges et Bourgneuf.
Non, Vierzon n'aura pas la peau de ce qui nous reste d'énergie pour botter le cul de celles et ceux qui s'essuient les pieds sur cette ville, comme un paillasson, qui ne respecte ni ce qu'elle fût, ni ce qu'elle a envie de devenir. Non, Vierzon telle qu'elle est emmurée dans son immobilisme, telle qu'elle est, sujette à caution, peut encore relever la tête à condition que les Vierzonnais, ceux qui ont Vierzon en eux, pas ceux qui l'ont en bandoulière, aient de l'imagination.
Non, Vierzon n'a pas toujours été ainsi, mais encore faut-il avoir de l'ambition, du rêve, avoir l'envie de la sortir de sa torpeur, de lui redonner vie. Tout n'est pas perdu. Non, Vierzon ne doit pas être le joujou de quelques uns, ni le laboratoire d'un Parti, ni une ville que l'on habite de loin. Vierzon n'aura pas la peau des images qu'on nourrit encore pour elle. Mais, peut-on être un Vierzonnais quand on se bouche les yeux et les oreilles pour ne rien voir ni entendre de ce qui se passe ici ? Quand on se nourrit uniquement de ce que l'on nous donne. Et que nous donne-t-on ?
Vierzon n'aura pas la peau des rêves qu'on peut encore nourrir pour elle. A condition de redresser la tête, de ne pas se contenter des discours et des miettes qu'on nous jette, à condition de se heurter aux réalités en rejetant les diktats de l'incompétence, de l'indifférence, de la politique business et spectacle, du bruit qu'on veut nous faire prendre pour de la musique. Alors on peut rêver d'autre chose, d'un peu plus de lumière. Tout simplement d'une seconde chance. Pas de grandiloquence, mais des rêves à hauteur de Vierzonnais.