En avril dernier, le conseil municipal de Vierzon a donné un avis défavorable à la vente de seize logements sociaux, par l’Office Public de l’Habitat du Cher Val de Berry, au motif qu’aucun programme de reconstruction n’est prévu pour compenser la perte de ces logements situés rue Ambroise Croizat, rue Fernand Léger et rue Henri Sellier.
La majorité souhaite en effet les conserver dans le patrimoine du logement social. Mais ce n'est qu'un avis. C’est à la Direction départementale du territoire de décider. La ville peut envisager cette vente s'il y a un programme de reconstruction.
Un élu fait remarquer qu'"il y a une vraie réflexion à avoir sur le logement social à Vierzon. On a beaucoup déconstruit et remplacé par des maisons individuelles, mais dans ces opérations nous avons perdu de nombreux logements sociaux."
Un autre explique que "c’est le poste de demande le plus important à Vierzon. Pour trois ou quatre demandeurs il y a un seul logement disponible. Alors perdre 16 logements c’est difficilement envisageable. Aujourd’hui Val de Berry n’a plus de projet de construction, seulement de la démolition. Si c’est un opérateur privé qui achète, les loyers vont exploser."
Une autre élue, passée récemment dans l'opposition explique qu'elle est "pour le fait que l’on garde ces logements sociaux, en revanche je suis contre toute idée de reconstruction qui engendrerait une artificialisation des sols. En revanche,", fait-elle remarquer, "il y a entre 1 000 et 2 000 logements vides à Vierzon, pourquoi ne pas investir dessus ?"
Car il n’y a pas de financement. "Si on attend, il n’y aura plus de nouveaux logements sociaux à Vierzon. Les bailleurs ne savent pas faire d’opération en centre ville avec du foncier ancien. Ils ne savent pas faire, parce que les coûts sont colossaux", ajoute cet élu.
Autre souci : avec la nouvelle législation, il faut savoir que les bailleurs sociaux sont parfois embêtés avec la rénovation thermique de leurs bâtiments. Le risque étant que ces logement ne puissent plus être loués.
"Je vous rappelle, explique un conseiller municipal qui s'y connaît bien en logements sociaux, "que les bailleurs sociaux ne sont pas des philanthropes. Ils ne feront jamais de travaux sur ces logements qui datent des années cinquante, cela coûterait bien trop cher. Quand on transforme une tour de 100 logements en seulement 15 pavillons, c’est tout bénéfice pour le bailleur. Dans une tour il y a des charges collectives qu’on ne retrouve pas sur des pavillons. Un loyer de 400 euros dans un pavillon, une fois que vous avez rajouté l’eau, le gaz et l’électricité, se transforme rapidement en un loyer de 600 euros, voire plus. Il faut être vigilant."