Ironie du sort économique : à quelques dizaines de mètres du restaurant Courtepaille dont le tribunal de commerce de Bourges a prononcé, mardi, la liquidation judiciaire, va s'ouvrir, en avril, un Holly's diner. Y-a-t-il une logique à ses ouvertures et à ses fermetures en périphérie ? A Bourges, le Holly's dîner a ouvert, mais en centre-ville, au sein du centre commercial Avaricum.
Quant à Courtepaille, avec sa façade tournée vers l'autoroute A 71, on pouvait lire, de la part d'un dirigeant, dans la presse locale que "le choix du site, proche des autoroutes 20 et 71, permettra de capter une clientèle touristique et d'affaires de passage sur cet axe nord-sud, en plus d'une clientèle locale. « Il y a un vrai potentiel ». Vraiment ?
Le député-maire en rajoutait une couche, toujours dans la presse, considérant que "cette offre sera complémentaire au centre-ville", et que "l'atout du carrefour autoroutier", qui fait circuler en moyenne 36.000 véhicules par jour, était "enfin exploité comme il se doit". L'investissement pour Courtepaille s'est élevé à 1,8 million d'euros.
C'était le quatrième d'un pôle hôtellerie et restauration après Romorantin-Lanthenay (Loir-et-Cher), Meung-sur-Loire (Loiret) et Pontault-Combault (Seine-et-Marne).
Cela signifie-t-il qu'un restaurant chasse l'autre comme si de rien n'était ? Courtepaille ferme en mars, Holly's diner ouvre en avril... Cela signifie-t-il que, malgré cet échec, on va quand même ouvrir un autre restaurant avec l'autoroute au bout de la terrasse ? Est-ce que la frénésie du parpaing et du béton va s'arrêter un jour ou va-t-on continuer à construire à tout va alors que de nombreux locaux sont fermés ? Est-ce qu'on va se poser pour réfléchir ? Est-ce qu'on va arrêter la gabegie ?
"Le restaurant Courtepaille, cent quarante places et soixante-dix prévues en terrasse", comme l'écrivait toujours la presse locale, lors de son ouverture, a duré à peine cinq ans, sur ce que la communauté de communes a dénommé le Pôle d’activités tertiaires et touristiques (Patt), dans l’environnement du parc technologique de Sologne.
Moins de cinq ans... Le président de l'époque de la communauté de communes qui avait vendu le terrain, mettait l'accent sur les emplois pour le restaurant. On annonçait 25 salariés dans le bulletin de la communauté de communes (voir ci-dessous). Mais qui va se soucier aujourd'hui des quatre salariés qui se retrouvent sans travail ? Qui se soucient des autres partis au fur et à mesure ?

Le directeur juridique du groupe qui investissait dans ce restaurant se félicitait du "dynamisme des collectivités locales sur le projet". Ah oui combien cette installation a-t-elle coûté aux contribuables ? Pour ne tenir que cinq ans...
"Le restaurant Courtepaille souhaite jouer la complémentarité avec son voisin les Saveurs familiales"... Autre phrase guimauve. Entre-temps, le restaurant les Saveurs familiales a fermé ses portes, dans l'ancienne Maison de pays, vendu par la communauté de communes pour devenir un hôtel et un... Holly's diner.

Le patron des Saveurs familiales expliquait, dans la presse, qu'il n'était "pas inquiet de l'arrivée de ce nouveau site de restauration, en parlant de Courtepaille. S'il a revu ses effectifs à la baisse passant de huit à cinq salariés, le restaurant a surtout souffert des travaux menés sur le site mais espère regagner en « visibilité »." Il a fermé... Courtepaille aussi... Et quelles conclusions va-t-on en tirer alors qu'on laisse, de nouveau, construire un Aldi route de Neuvy...