"Les perspectives sont également intéressantes, avec la confirmation de 300 à 400 emplois sur le Parc Technologique de Sologne à l’horizon 2024", lisait-on dans les orientations budgétaires 2022 de la ville de Vierzon. Est-ce Cultura qui viendra installer une plateforme logistique à Vierzon pour l'ensemble de ses magasins ? Des émissaires étaient à Vierzon, la semaine dernière, selon nos informations. Ont-ils rencontré le maire ou pas ? Le président de la communauté de communes ? Sont-ils allés voir sur place...
Alors, ce sera 300 ou 400 emplois ? Plus ou moins qu'à la Chapelle Saint-Ursin, où un projet similaire est en cours et dont le maire, curieusement est devenu le suppléant du candidat Nicolas Sansu aux législatives... Sinon, alors, quelle société ? Quelle est son nom ? Que fait elle ? Où sont les preuves que ces 300 à 400 emplois vont exister ?
Dans la poche du promoteur ? Dans la poche des élus qui veulent garder le secret ou ne savent pas, ce qui est pire... ? Et pourquoi les citoyens n'auraient pas le droit de savoir, au nom de l'"urgence démocratique", la nouvelle mode de nos élus que la transparence n'étouffe pas.
A l'allure où nos élus parviennent à résoudre les problèmes du chômage, en 2024, il n'y en aura plus, d'après ce qu'on peut lire dans les orientations budgétaires 2022 : "augmentation de 3 % du nombre d’emplois salariés, baisse du taux de chômage, accroissement des transactions immobilières (+ 37 % en un an), ouverture de 30 commerces en 3 ans..."
Si ça se trouve, il n'y aura pas assez de candidats pour occuper les 300 à 400 postes promis. Enfin, ce qu'une promesse comme savent tant en faire nos élus qui veulent garder leurs places...
Alors, quelles sont le ou les entreprises qui viendront s'installer dans les 88.000 mètres carrés de locaux construits par un promoteur immobilier ? Comme un seul être humain, élus, syndicats, militants, ne voient que l'alléchante promesse de 300 à 400 emplois (avec des emplois déjà existants qui sont ceux des chauffeurs routiers !), eux qui d'habitude, sont si méfiants à l'égard des paroles officielles.
Comment ensuite accorder une légitimité dans un entre soi si bien organisé ? La communauté de communes tait le nom des entreprises qui viendront, on se demande bien pourquoi, à moins que la communauté de communes ne sache pas vraiment qui viendra s'installer. Donc elle tait la nature des emplois. Elle fait miroiter qu'elle aura un droit de regard sur le recrutement et même sur les rémunérations !
La CGT pourtant vent debout sur tout ce qui ressemble à ce qui ne lui ressemble pas, exprime du bout des lèvres une réserve pas très convaincante : "Ce ne sont pas des emplois précaires qu’on veut". Sauf qu'il est facile de contrer cet argument : il existe, rappelons le, à la CGT, qui doit le savoir mieux que quiconque, des CDI si pauvrement rémunérés qu'ils font de leurs titulaires des travailleurs pauvres. Et à défaut de qualité d'emplois, les élus préfèrent la quantité. Avec l'adoubement des syndicats.
Il faut que ce soit la CFE-CGC qui parlent d'humain en refusant la "précarité", "l’exploitation des salariés et un environnement qui ne serait pas propice". Tout ce que ce genre d'emplois génère sinon pourquoi la CGT dénoncerait les conditions de travail chez Amazon ? Et en dehors d'Amazon, il existe d'autres entreprises qui font le même business. Et si c'était l'un d'eux qui venait s'installer au parc technologique ? Si d'un côté, la ville de Vierzon faisait la promotion grâce à l'argent de l'Etat du commerce de proximité tout en tendant la main à un géant du Net ? Un peu comme le paradoxe qui fait que le bitcoin, basé sur la spéculation financière, fasse les beaux jours, grâce à Ledger, de l'économie d'une ville communiste...
Souvenons-nous du Forum république, de l'Orée de Sologne et de ce bétonnage abusif pour quels résultats ? Combien d'emplois a réellement permis de créer le parc technologique, en dehors des déplacements d'entreprises déjà existantes ? Répondre à ces questions, comme dévoiler le nom de l'entreprise qui viendra, ce serait donner un gage aux détracteurs du projet. Plutôt que de laisser penser qu'il y a des choses à cacher. Comme le dit le CFDT, "si le projet ressemble bien à ce qui nous a été présenté..." Malheureusement, nous le saurons une fois que tout aura été construit...