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Vierzonitude

Le blog que personne ne lit... mais dont tout le monde parle


Salon du livre de Vierzon : Michel Pinglaut avec son Dictionnaire berrichon (tome 2)

Publié par vierzonitude sur 15 Novembre 2019, 07:46am

Salon du livre de Vierzon : Michel Pinglaut avec son Dictionnaire berrichon (tome 2)

Le très Berrichon Michel Pinglaut sera au salon du livre de Vierzon, samedi 16 novembre, au centre des congrès. Voici l'interview de l'auteur. Bou diou !

Salon du livre de Vierzon : Michel Pinglaut avec son Dictionnaire berrichon (tome 2)
Le Berrichon, c'est la langue française qui s'encanaille, non ? 

Mes réflexions actuelles, sur nos parlers berrichons viennent des approbations sur les positions de Paul Delaigue, maît' d'école de l'Indre, de Jean-Michel Balland, du comte Jaubert, dans les préfaces de ses Glossaires, de Littré qui dit : " les patois, dans l'opinion vulgaire sont en décri, et on les tient généralement pour du français qui s'est altéré dans la bouche du peuple de province. C'est une erreur ! Les patois sont les héritiers des dialectes qui ont occupé l'ancienne France, avant la centralisation monarchique commencée au XIVe siècle " .

 

Est-ce que Patrick Raynal, en créant son personnage Berlodiot, a servi le Berrichon ou l'a desservi ?

Patrick Raynal a fait connaître Berlodiot, hors des limites de l'ancienne province du Berry. A chaque auditeur de juger, car il a enregistré de nombreux vinyles. Jean-Louis Boncoeur est d'un autre style. Serge Camaille a publié le p'tit Berlaudiot, en feuilleton dans le BR. Jean-Pierre Gilbert a écrit : les nouvelles aventures de Berlaudiot. Mais Berlodiot, issu d'un personnage de Jacques Martel, a fait des petits, preuve que le personnage était riche de possibilités. Jean-Pierre Gilbert a repris ce personnage. Le BR a publié un feuilleton sur le petit Berlodiot. Je l'ai découpé chaque jour, comme on faisait dans le temps. On peut aussi poser la même question pour les Bodin's.

 

Le Berrichon ne sachant pas lire, comment va-t-il pouvoir lire votre dictionnaire ?

Ca, c'est bien une question à la Beurion. Le Berrichon, comment fait-il pour lire le BR et ton article ? Le berrichon n'est pas berdin ! Y a eu des écoles de la République, même dans nos hameaux : je pense à Morue, à Prévent, à Bréviandes... Tiens, c'est-y que les journaleux savent pas lire, que j'ai pas vu de critique de mon dico, qu'en est au tome 2 ?

 

Le Berrichon, c'est simple : on met des I là où il y a de l'eau, c'est ça ?

Bonne question, car la prononciation de nos terroirs est particulière, et même, à St-Benoît-du-Sault(36), l'accent est différent du Sancerrois. Le l mouillé , par exemple est en voie de disparition. Qui dit encore un sanllier (pour un sanglier; c'est ça le l mouillé) en Sologne ? J'aime aussi les mots imagés du parler.

Salon du livre de Vierzon : Michel Pinglaut avec son Dictionnaire berrichon (tome 2)
Plus sérieusement, le Berrichon, c'est une langue écorchée, une langue régionale, un accident de parcours ?

Je préfère parler des parlers locaux du berrichon, car en Brenne ou dans la Vallée Noire , nous n'employons pas les mêmes expressions qu'en Sancerrois ou le Giennois. En Berry nord, pour une fourmi, c'est le fromion; en Berry sud, c'est le masé.

 

Pourquoi le Berry et le Berrichon sont souvent la risée de la presse ou d'un parisianisme béat ?

Je regrette, par exemple, qu'à Paris, on se moque de notre accent, et pourtant, Louis XVIII, après les 100 jours, a dit : " le roué , c'est moué ! ". Les Parisiens (tête de chiens ?) voulaient nous nommer Bérisiens. Léandre Boizeau dans " la Bouinotte " a répondu magnifiquement. Et pourquoi pas les Parichons ? Nos mères-grands employaient 3 fois plus de mots précis et imagés que le présentateur ou expert télé de maintenant !

 

Est-ce que comme dans le cochon, dans le Berrichon, tout est bon ?

Si on veut, car nos parlers contiennent de bons mots. Mais ils contiennent aussi toute la misère,  les douleurs, les aléas du terroir. Mais, nos anciennes et anciens savaient d'un tour de bourrée, d'une chanson, d'une menterie, d'une sornette faire oublier les difficultés nombreuses. N'oublions pas, et cela se retrouve dans les mots, la dure condition de la femme.

 

C'est difficile de parler le Berrichon ?

Aussi difficile que de bien parler français. Et puis, le berrichon, ce n'est pas du franglais. Aura-t-on encore longtemps les façons de dire de nos anciens ?

 

Au fait, vous avez déjà vu Vierzon, vous ?

Bien sûr que j'ai vu Vierzon. J'ai même été correspondant  BR du temps de Happey: André Perrot.  J'apprécie toujours Vierzon,  depuis que j'étais maît' d'école à Graçay, où Vierzon est un  fort symbole social, comme première ville du Cher à créer des classes de neige.

 

Un message pour les lecteurs vierzonnais ?

Que les Vierzonnaises et Vierzonnais viennent au Salon pour les 2 tomes de mon dico, écrit, édité, illustré et imprimé en Berry. Ca, c'est pas rin. Et je débagoulerai bin d'aut' pensements.

 

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W
Ah quand même, cette fois-ci Vierzonitude ne verse pas dans la mouvance littérature & Cosmopolitan, tendance groupie sous traitement hormonal.<br /> Ce coup-là nous avons droit à de l'authentique et du réel, enfin presque. Et plutôt dans le genre Houellebecq ou Léautaud.<br /> Il faut dire que ça fait toujours au moins un peu sourire le mélange des genres dans le style Bernard Lavilliers, musculation exhibée plus rock plus salsa.
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