Finalement, c'est justice que le Tour de France parte de Vierzon le 2 juillet prochain. Rappelons que sur le premier tour de France, l'une des voitures suiveuse était une Brouhot, voiture vierzonnaise. La voici photographiée boulevard de la Liberté devant l'école professionnelle de Vierzon.
Le maire de Vailly-sur-Sauldre, dans le Cher, a été l'un des premiers, sinon le premier à posséder une voiture dans le Cher (collection François Pigny). Fondée en 1896 du nom de son créateur, la marque Brouhot, à Vierzon, proposait à la fin des années 1890, un premier modèle d'automobile équipe d'un moteur bicylindre placé horizontalement à l'arrière. Jusqu'alors confidentielle, la marque se rendit néanmoins célèbre, bien malgré elle, lors de la course automobile Paris-Madrid en mai 1903 qui vit le tragique accident du coureur Tourand sur Brouhot. Celui-ci, arrivant trop vite à l'entrée d'un pont, à quelques kilomètres d'Angoulême perdit le contrôle de la voiture et tua sur le coup son mécanicien et six spectateurs dont un enfant. Délaissant les voiturettes, la marque s'orienta vers les grandes routières en proposant dès 1903 deux châssis quatre cylindres de 15 et 20 CV avec moteur vertical et transmission par chaîne, avant de revenir à une conception plus classique pour 1906, les moteurs de 10 à 60 CV, étant désormais équipés de soupapes en T.
Ambitieuse, l'entreprise Brouhot se lance aussi, en 1901, dans la création de voitures. En 1903, la Brouhot vierzonnaise qui deux ans auparavant a décroché un grand prix devant Renault inscrit son nom dans l'histoire... tragique. Dans la course Paris-Madrid, la voiture fait une embardée et cause la mort de quatre personnes, dont un enfant. La voiture est chronométrée à 120 kilomètres à l'heure. Le journal L'illustration raconte l'histoire en détails et par la photo, on y voit la voiture disloquée.
Brouhot résiste quand même et le nom est associé à l'assistance technique du premier tour de France cycliste. Brouhot sort un camion qui circule sur le sol américain. La marque est associée au taxis parisiens, il en roulait 400 dans la capitale, en 1908. Pendant la guerre 1914-1918, les taxis de la Marne, dont des Brouhot, emmènent les soldats au front. Les Phaétons, sur le catalogue, intéressent le roi du Portugal qui en achète un modèle made in Vierzon. Brouhot a fabriqué, au total, un millier d'exemplaires de ses voitures. En 1909, la firme ferme ses portes. La ville de Vierzon ne possède pas de voiture Brouhot. Un morceau témoigne dans un petit musée de Vailly-sur-Sauldre, au nord du département du Cher. Il n'en resterait que cinq exemplaires dans le monde. Deux seraient exposés dans des musées étrangers.
Catalogue des voitures Brouhot
Catalogue des châssis
Foires-expositions
Magazine Le chauffeur (1904)
Courses automobiles