A Vierzon, le chômage c'est comme l'hôpital, un vieux problème qui date de plus de trente ans et qu'aucune politique, ni nationale, ni locale, n'a pu résorber. Quand la courbe du chômage vierzonnais avait frémis dans le sens d'une amélioration, la communauté de communes avait saisi l'occasion pour s'auto-féliciter.
Mais les derniers chiffres, mauvais, sont accompagnés d'un épais silence. Il faut dire que malgré les investissements colossaux réalisés en matière économique par la communauté de communes, notamment du côté du parc technologique, le taux de chômage du bassin d'emploi de Vierzon, est le plus haut de la Région Centre-Val de Loire, avec 12,5 % soit 2985 demandeurs d'emploi exactement.
Vierzon, lanterne rouge du chômage disait-on dans les années 1980. Et rien n'a changé. La cause : les demandes ne correspondraient pas aux offres, nous explique un long reportage dans la presse locale. A y regarder de plus près, on ne peut pas dire que les emplois offerts sont hyper sexy.
Ils traduisent surtout des demandes de main d'oeuvre peu ou pas qualifiée : vendeurs en produits alimentaires, caissiers-pompistes, ouvriers non qualifiés dans la manutention en l'emballage, ouvriers non qualifiés dans le textile, cuir, blanchisserie, des cueilleurs, des ouvriers non qualifiés dans l'industrie chimique, des conducteurs routiers, serveurs de cafés et de restaurants. Demandes aussi d'aide soignants, d'aide-ménagères, d'aides à domicile.
De l'autre côté, les demandes d'emplois témoignent aussi d'un déficit de main d'oeuvre qualifiée : assistance auprès d'enfants, nettoyage de locaux, services domestiques, préparation de commandes, entretien espaces verts, assistance auprès d'adultes, assemblage mécanique, secrétariat, ventes en habillement.
Cela signifie, dans l'absolu, que si des entreprises high-tec s'installaient à Vierzon, elles ne pourraient pas recruter sur place donc, de nouveaux emplois ne feraient pas baisser le chômage. Quand Ledger ouvrira sa ligne de production qu'elle rapatrie de Chien à Vierzon, trouvera-t-elle la main d'oeuvre nécessaire ?
A moins d'assurer des formations adéquates. Un cercle vicieux dont il est difficile de sortir. Même après trente années de constat, la situation est toujours la même... Autre écueil, les entreprises du bassin de Vierzon recrute moins que la moyenne de la région Centre-Val-de-Loire. Depuis trois décennies, en revanche, les politiques locales des uns et des autres ne s'est pas adaptée à la spécificité du bassin d'emploi. l'essentiel n'est-il pas que les élus coupent des rubans tricolores, peu importe ce qu'il coupe, pourvu que ça fasse de belles photos dans les magazines électoraux.