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Vierzonitude

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Un beau morceau de langue de bois dans le bulletin municipal

Publié par vierzonitude sur 16 Avril 2023, 12:52pm

Un beau morceau de langue de bois dans le bulletin municipal

A défaut d'un morceau de bravoure, voici un très beau morceau de langue de bois, lu dans le dernier magazine municipal d'avril à propos de la gare de Vierzon "au cœur d'un nouveau projet urbain."

"Attendue pour l’automne, cette étude fera des propositions conformes aux impératifs de la transition écologique."

A ce stade, déjà, on s'inquiète, quand on voit comment nos élus traitent la transition écologique avec la future plateforme géante qui doit artificialiser  à coup de béton et de bitume 17 hectares de zone humide...

"Une phase de concertation citoyenne est prévue. À ce stade, la feuille de route évoque des actions de renaturation, qui pourraient concerner l’esplanade de la Société-Française, afin de la reconnecter à l’axe naturel du canal. Il s’agit également d’identifier des poches foncières pour construire des logements, notamment à destination des étudiants et des personnes âgées."

On en rêve ! Il y a déjà de l'herbe qui pousse entre les pavés, c'est déjà pas si mal. Mais la phrase qui ne rien dire, c'est celle-ci, "afin de la reconnecter à l’axe naturel du canal" : pour ce faire on va détourner le canal sur l'esplanade de la Française ?

"Les réflexions sur l’intermodalité seront enfin structurantes dans ce projet".

Imaginez qu'on écrive le contraire, des réflexions structurantes ou comment gaspiller de l'encre pour impréssionner le lecteur qui dira "vous avez vu, à Vierzon, houa là, les réflexions sur l’intermodalité seront enfin structurantes. Ah oui, quand même."

"L’enjeu étant de permettre à la gare de Vierzon de conserver son statut de nœud ferroviaire tout en s’inscrivant durablement dans la transition environnementale".

Les trains sont électriques déjà, non ? Autre phrase d'esbrouffe... 

"Cela exige non seulement d’envisager la place de toutes les mobilités – trains, bus, taxis, voitures, vélos – mais aussi de faciliter l’accès au pôle gare pour les Vierzonnais."

Trains c'est fait: Bus c'est le projet de transférer la gare routière à la gare ferroviaire comme le faire Bourges bientôt; taxis, c'est fait; voitures, c'est fait; vélos, c'est fait. Bon ben voilà, c'est fait. Quant à faciliter l'accès au pôle gare pour les vierzonnais, de la langue de bois.

"Si ce programme concerne en priorité le secteur stricto sensu de la gare, un périmètre plus large, de l’avenue de la République à la rue des Ponts, sera intégré aux réflexions, dans un souci de cohérence urbaine."

Il n'y a jamais eu de cohérence urbaine. On parle du Forum République ? De l'abandon de la rue Joffre, de la rue et de la place Gallerand ? De la rénovation de la place du Marché au Blé sans cohérence avec les environs ? De la minéralité compulsive de la place Brel ?

On se demande si cet article n'a pas été soufflé parun technocrate qui ne connaît de Vierzon que la chanson de Brel...

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R
regnard
22/04/2023 11:15
bravo pour vos réflexions... Mais qui peut écrire des choses pareilles ? Je voudrais vraiment savoir<br /> Ce n'est ni du langage courant, ni de la littérature, certainement pas technique ! Alors ? impossible à décrypter. et, si on s'adresse aux VIerzonnais, pourquoi écrire de façon incompréhensible ? autant se taire
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T
tenirbon
16/04/2023 19:20
Et la place Brel elle n'a pas droit à sa renaturation ??<br /> Les logements étudiants c'est sans doute pour les 500 élèves d'Algosup...
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Vierzon-sur-Mer

Le phare de l'île Saint-Esprit enfonce son regard oblique dans le ciel rond. L'estran met l'île Marie à portée de terre. Le temps d'une marée basse, elle s'attache au continent dans le ronronnement doux de la mer qui revient. De là où s'effrite le sable, Vierzon jette ses dernières lumières dans la bataille de la nuit. Au petit jour, le Bistrot du port déversera ses cales de croissants tièdes sur les habitués de la Renverse, le bateau du père Seb, le premier à sortir, le dernier à rentrer. Le zinc tanné par les manches des cirés jaunes bavarde ses silences imposés : parfois, dans le bistrot salé, il faut faire place au silence pour mieux veiller aux récits. Le café se remplit chaque heure d'une houle synthétique, fait d'humains en partance, en revenance, entre deux horaires. Il y a la crème des commerçants, le dessus du panier des marins-pêcheurs, la haute société retraitée qui confond les larmes et les embruns, pour ce qu'elles ont de souvenirs iodés à retenir dans les filets. Plus loin, près de la capitainerie, la butte de Sion jette un regard circulaire sur l'ensemble de la ville. Elle ressemble, en ce matin d'été, à l'idéal que l'on se fait du bonheur transversal : entre l'impression d'être ancrée ici tout en étant ailleurs. C'est sûr que la mer aimante ce qu'elle touche. C'est sûr que la mer déverse, sur le sillon des fins reliefs, la preuve que sans elle, Vierzon ne serait pas Vierzon. Le marché fourmille, sur les places centrales. Le soleil, déjà chaud, est à marée haute. Une trace de vent raye l'air lourd à porter. Les bistrots sont accoudés à la curiosité de la foule : c'est étonnant comme les terrasses s'étalent, comme elles semblent animées de l'électricité marine qui, une fois coupée, c'est sûr, rend la mer plate comme une rue piétonne. L'étrange idée qu'on se fait d'être ici n'est rien à côté de cette formidable idée d'y être née. La mer a son industrie propre et son économie personnelle. Vierzon sans la mer aurait ressemblé à ces villes moyennes punaisées au centre de la France sans qu'aucun grain de sable ne déborde de son destin. C'est étonnant d'être d'un continent tout en étant relié à la mer, cette faculté d'être à la fois le solide et le liquide, de défier les loirs de la transparence. J'allonge un pas décidé vers les rues que je préfère, les deux-trois cafés où sont sanglés les derniers secrets du jour et qui m'attendent, comme autant de valises à emporter. Plus on s'éloigne du port, dans le ventre de la ville, plus la ville durcit son statut de ville. Plus on s'enfonce dans la terre, plus la terre vous admet. Entre les rives et la tonitruante cité de l'arrière-ville, deux mondes s'affrontes. Ils étaient quatre jadis, quand la ville éclatée en quatre entités distinctes, se disputaient son destin. Quand plus tard, par raison, la ville a noué ses quatre communes indépendantes, chacune d'entre elles a gardé sa ligne d'eau, ses aspects, son nom, sa façon d'être. Etre de Vierzon ne signifie pas être à Vierzon, mais des Forges, de Villages, de Ville ou de Bourgneuf. Les quatre quartiers bruissent pourtant des vagues qui reviennent, je les entends galoper, pour remettre à niveau, la mer avec la terre. Pour remettre l'île Marie dans sa façon d'être une île. Je suis à la terrasse du café « T'as voulu voir... » Brel y a laissé une dédicace amoureuse. Si Vierzon avait la mer, serait-ce encore Vierzon ou une façon d'être Vierzon ?

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