"Seul le délégué communautaire de Vierzon, Jean-Claude Léchelon (EELV), s’est abstenu", nous dit la presse locale, de voter la cession d'un terrain de près de 17 hectares au parc technologique de Sologne, à la société Virtuo industrial property qui a un projet de plateforme logistique XXL, dont la livraison est prévue pour début 2023. Mince, alors un Vert vierzonnais qui a le courage de défendre ses principes, ça se fête ! Saluons ce courageux élu qui doit se sentir bien seul face à ces collègues avides de bétonner un peu plus ce qui reste de campagne vierzonnaise le long de la rocade nord. Mais la récompense est stimulante : 300 emplois. On demande à voir.
"L’élu, nous dit encore la presse locale, a dénoncé le « greenwashing » de la société, c’est-à-dire un procédé de marketing ou de relations publiques utilisé par des organisations dans le but de se donner une image de responsabilité écologique". On en a connu d'autres, à Vierzon, qui nous ont promis monts et merveilles, en verdissant leur projet, en arrondissant les angles. Entre l'installation de deux poubelles, l'une au trou rond et l'autre au trou carré, c'est en effet très vert !
Dans son projet, l’entreprise annonce le respect et la prise en compte de la biodiversité locale et le développement d’actions environnementales (photovoltaïque sur la toiture, récupération des eaux de pluies, création d’un bassin et d’espaces verts, d’un verger partagé, de jardins partagés et d’un rucher). D'un autre côté, la société ne va pas annoncer qu'elle piétine les pâquerettes, mange les grenouilles à la broche et jette ses déchets dans le ruisseau !
Ce qui est intéressant est ici : "L’élu s’est aussi inquiété de l’impact environnemental avec l’augmentation du nombre de camions sur le territoire". Sans blague. C'est curieux, silence radio quand un parking à camions à l'orée de la forêt était en projet, allez comprendre les motivations des Verts. La société a réfuté le greenwashing en répondant que l’impact des camions serait faible puisque « le nœud autoroutier est à proximité du site, sans besoin de traverser la ville ». C'est beau l'espoir.
Qu'elle était verte ma prairie
Bientôt noyée sous le goudron,
Les petites fleurs qui sourient
Pleureront sous les gros camions.
Qu'elle était verte ma prairie
Où galopaient quelques chevaux,
On entendra bien mieux les cris
Des routiers et leurs gros sabots.
Qu'elle était verte ma prairie
Oxygène pour un jogging,
Le vert disparaît sous le gris
D'un vaste et étouffant parking.
Qu'elle était verte ma prairie,
Epargnée par les bétonneurs,
Pris de remords, il se sont dits,
Rien à foutre des petit's fleurs.
On va planter un restaurant,
Un parking et des sanitaires,
Ici on va voir tout en grand,
Dégager l'arbre, il fait misère !
Mettez moi des pots d'échapp'ment,
Du diesel et des gaz qui puent,
Ajoutez des pneus bien collants
Et changez l'herbe en avenue.
Qu'elle était verte ma prairie
Avant qu'une poignée d'élus
(Spécialistes en économie ?)
Décident de lui botter le cul.
Qu'elle était verte ma prairie
Avant qu'un' poignée de millions
La ratatine sans fantaisie
En fosse septique pour camions.
Qu'elle était verte ma prairie
Piétinée par les écolos,
Qui lui ont fait hara-kiri
Pour des promesses tombées à l'eau.
Qu'elle était verte ma prairie
Soumise à la loi du plus fort,
De l'inutile et du crédit
Qui nous enfoncent vers la mort.
Qu'elle était verte ma prairie,
N'oubliez pas que sur sa tombe,
Il y a aura bientôt, ici,
De l'air pollué comme une bombe,
Si des citoyens éclairés
Savent bien qui paient l'addition,
Les contribuables désespérés
Subventionnent la pollution.