Nous vous en avions déjà parlé, l'affaire Mathieu Hocquet fera l'objet d'une émission qui sera diffusée sur la chaîne 12 de la TNT. La chaîne est venue tourner à Vierzon. L'émission sera diffusée le lundi 20 mai à 20h50.
Presque vingt ans plus tard, l'affaire Mathieu Hocquet, irrésolue jusque là, a rebondi. Durant l’été 2018, quatre hommes, âgés de 39 à 43 ans, ont été mis en examen et incarcérés pour arrestation, enlèvement, séquestration ou détention arbitraire ayant entraîné la mort. Ce jeudi matin, explique la presse locale, une reconstitution judiciaire a eu lieu, interdisant notamment la circulation des piétons et des voitures avenue de la République.
Le 13 juillet 1999, vers 11 heures du matin, le corps sans vie de Mathieu Hocquet, 22 ans, est retrouvé au nord de la ville de Vierzon, derrière la ZAC Sologne, le long du chemin de la Bidauderie. C’est un éleveur de chevaux qui, venu nourrir ses bêtes, a fait la macabre découverte.
Le visage tuméfié du jeune homme présente d’importants hématomes et son crâne a visiblement été fracassé. Les policiers vierzonnais sont les premiers sur place. La piste criminelle est tout de suite privilégiée.
A côté du corps, les hommes de la police technique et scientifique découvrent un morceau de bois et une pierre ensanglantée. D’après le rapport du médecin légiste établi quelques jours plus tard, le jeune homme est mort dans la nuit du 12 au 13 juillet, suite à un violent coup porté à la nuque.
Il précise que la victime a été battue avec acharnement et que le reste de son corps présente également des traces de lutte et de griffures. Mathieu mesurait 1,75m. Au moment des faits, il portait un pull, un jean et des chaussures de type rangers. Il avait également une gourmette avec le prénom « Mathieu » inscrit dessus.
Au moment de la découverte du corps, les enquêteurs n’avaient aucune idée de l’identité du jeune homme. Ils ont d’abord pensé qu’il pouvait s’agir d’une personne issue du milieu des routards.
Installé à Vierzon depuis un peu plus de deux ans, Mathieu était originaire du Nord-Est de la
France, dans la région de Nancy. C’est là que vivaient ses proches. Il avait un appartement, rue Victor-Hugo, dans le centre de Vierzon et il vivait seul avec son chien, un colley nain nommé Indi. Homosexuel assumé, son ex-compagnon vivait à Vierzon.
Dans l’après-midi du 13 juillet, les policiers vierzonnais sont dessaisis du dossier au profit du SRPJ d’Orléans. S’agissant d’une enquête criminelle, il faut une brigade expérimentée pour gérer le dossier. Après avoir diffusé un premier appel à témoins, les enquêteurs obtiennent des informations sur le parcours présumé de la victime le soir du meurtre (en se basant sur deux témoignages concordants).
Le 12 juillet, après avoir quitté son travail vers 23 heures, Mathieu Hocquet aurait rejoint son domicile à pied, rue Victor-Hugo (quelques dizaines de mètres séparaient son domicile et son lieu de travail). Il serait ensuite ressorti de chez lui, pour promener son chien.
Il aurait ensuite emprunté la rue Victor-Hugo, puis l'avenue de la République. Il serait passé place Aristide-Briand où il travaillait à l'époque chez Packman, devenu depuis Pat à pain. Il aurait pris le passage qui va de la place Aristide-Briand à la place Fernand-Micouraud pour rejoindre ensuite le square Lucien-Beaufrère.
Dans le jardin, il aurait rencontré son ex-petit ami avant de se diriger vers la mairie de Vierzon. D’après les témoignages qui ont été recueillis, deux hommes à pied auraient suivi le jeune homme à partir de là, et deux autres l'attendaient dans une voiture, près de l'écluse au bout du jardin, où le jeune homme ne s'est finalement pas rendu.
Place de la mairie, un automobiliste raconte avoir vu un chien et ensuite, quelqu'un qui aurait pu être la victime, traîné par deux hommes. À partir de là, on perd la trace de Mathieu. Dans un premier temps, les enquêteurs axent leurs recherches dans le milieu homosexuel que fréquentait le jeune homme. Ils font également des vérifications dans l’entourage de Mathieu.
Plusieurs personnes sont placées en garde-à-vue. Mais les hommes du SRPJ n’obtiennent rien de concluant. Pendant deux ans, la PJ a dressé une centaine de procès-verbaux pour tenter de faire la lumière sur cette affaire. En septembre 2001, la PJ est à son tour dessaisie. Cette fois-ci, ce sont les gendarmes du Cher qui sont chargés de reprendre le dossier. Une cellule spécialisée est mise en place. Sept enquêteurs reprennent l’affaire et sont chargés de travailler dessus 24h/24.
En septembre 2005, un non-lieu est finalement prononcé. Début 2017, un appel anonyme pousse les enquêteurs à rouvrir le dossier. Durant l’été 2018, quatre hommes, âgés de 39 à 43 ans, ont été mis en examen et incarcérés pour les faits suivants : arrestation, enlèvement, séquestration ou détention arbitraire ayant entraîné la mort.