Les alexandrins n'étaient pas en pur cristal, mais l'intention poétique du maire de Vierzon y était. Devant une salle Madeleine Sologne comble, Nicolas Sansu a adressé ses vœux à la population, en vers et en rimes. Exercice décalé pour des voeux qui, sous certains côtés, ressemblaient à un au revoir. Marie-Hélène Bodin, 25 ans de mandat, 12 aux côtés du maire de Vierzon ne se représentera pas en mars 2020.
Jean-Claude Sandrier, 30 ans de mandat, ex-maire de Bourges, ex-député, ne se représentera pas non plus. En revanche, François Dumon, 43 ans de mandat rempile en mars 2020, il a même été réélu président de la communauté de communes élargies avec les voix de ceux qui veulent se présenter contre le maire de Vierzon. La politique vierzonnaise est formidable.
Dans le fond du discours, rien d'extravagant, du classique même. Une allusion au mouvement social avec un lyrisme singulier : "le jaune c'est le lingot, le jaune c'est le gilet". Bon, on a compris que "La France est toujours si belle", parce que les gens y sont "debout et rebelles". Le maire a fustigé "les riches" et "les fortunes indécentes" pour flatter les cégétistes dans la salle, c'est toujours ça de pris pour le 15 mars.
Apparemment, l'hôpital est sauvé, à travers "l'orage est passé". C'est toujours bon de rassurer les Vierzonnais à l'approche de l'ouverture des urnes. Petit couplet sur le "nouveau commissariat si bénéfique", c'est bon de rassurer les policiers. Au terme du discours, tout le monde a dû être rassuré, et "les esprits chafouins", éloignés comme "les esprits moroses". Disons que quand la majorité vierzonnaise critique les autres, c'est tout bon mais quand d'autres critiques la majorité vierzonnaise, c'est forcément des "esprits chafouins" et "des esprits moroses".
Le maire a enclenché "le soutien aux commerçants", et Jacques Brel "auteur magistral", quand on pense à ce qu'il a fallu faire pour avoir une place à Vierzon... On a entendu "vive les subventions, les aides à la pelle", mais "pas de copinage, de l'efficacité". Le centre de santé, la crise climatique, l'élargissement de la communauté de communes, Ledger, le numérique. Rien sur les bienfaits de pluie, ni les gelées de l'hiver. Mais tout le monde a eu son compte. Il ne manquait plus qu'une exhortation que les discours n'autorisent pas. Après ce poème, on attend le recueil en mars.