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Vierzonitude

Le blog que personne ne lit... mais dont tout le monde parle


Villages perd petit à petit ses commerces

Publié par vierzonitude sur 14 Juin 2022, 10:45am

Villages perd petit à petit ses commerces

C'est écrit sur la porte vitrée de l'épicerie Proxy : "fermeture définitive pour cause de décés". Les commerçants du quartier sont venus, eux aussi, présenter sur une petite afiche, leurs condoléances. Il ne reste plus rien des épiceries de Vierzon-Villages. Sur les quatre boulangeries, puis sur les deux, il n'en reste plus qu'une.

Celle face à l'hôpital a fermé ses portes : liquidation judiciaire. La boucherie-charcuterie, pa sloin, reprise il n'y a pas si longtemps, est également en vente. Le bistrot qui fait l'angle, face à l'ancienne Caisse d'Epargne, fermée aussi, est à vendre également. Sans compter le local du cordonnier qui n'a pas retrouvé preneur.

Vierzon Villages, comme les autres quartiers, perd petit à petit ses commerces de proximité. Il y a bien un barbier qui remplace un coiffeur, u autre barbier ui remplace un bistrot, un commerce de vapote  la place d'un commerce de vêtements et deux pizzérias, dont une récente, cela ne fait pas le compte. Plus qu'une seule boulangerie, un seul boucher-charcutier, ce quartier qu'on croyait à l'abri, est aussi victime de la désertification des commerces.

Il en reste, n'oublions pas la fleuriste, l'artiste et ses luminaires, le bar-tabac, un brocanteur récent à la place du poissonnier, mais l'ambiance n'y est plus trop. Sans nostalgie déplacée, les bistrots ont beaucoup souffert. Certains maintiennent le cap (Chez Fred) mais combien ont-ils baissé pavillon  dans ce quartier où même la célèbre braderie a dû s'interrompre ? Il est peut-être temps de s'en inquétier ? Après, comme les autres quartiers de la ville, il sera trop tard....

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A
aouf
12/06/2022 22:41
Une fois , le maire reparti se dorer la pilule à l'assemblée,Vierzon pourra s'enterrer dans son extinction de lumières
Répondre

Vierzon-sur-Mer

Le phare de l'île Saint-Esprit enfonce son regard oblique dans le ciel rond. L'estran met l'île Marie à portée de terre. Le temps d'une marée basse, elle s'attache au continent dans le ronronnement doux de la mer qui revient. De là où s'effrite le sable, Vierzon jette ses dernières lumières dans la bataille de la nuit. Au petit jour, le Bistrot du port déversera ses cales de croissants tièdes sur les habitués de la Renverse, le bateau du père Seb, le premier à sortir, le dernier à rentrer. Le zinc tanné par les manches des cirés jaunes bavarde ses silences imposés : parfois, dans le bistrot salé, il faut faire place au silence pour mieux veiller aux récits. Le café se remplit chaque heure d'une houle synthétique, fait d'humains en partance, en revenance, entre deux horaires. Il y a la crème des commerçants, le dessus du panier des marins-pêcheurs, la haute société retraitée qui confond les larmes et les embruns, pour ce qu'elles ont de souvenirs iodés à retenir dans les filets. Plus loin, près de la capitainerie, la butte de Sion jette un regard circulaire sur l'ensemble de la ville. Elle ressemble, en ce matin d'été, à l'idéal que l'on se fait du bonheur transversal : entre l'impression d'être ancrée ici tout en étant ailleurs. C'est sûr que la mer aimante ce qu'elle touche. C'est sûr que la mer déverse, sur le sillon des fins reliefs, la preuve que sans elle, Vierzon ne serait pas Vierzon. Le marché fourmille, sur les places centrales. Le soleil, déjà chaud, est à marée haute. Une trace de vent raye l'air lourd à porter. Les bistrots sont accoudés à la curiosité de la foule : c'est étonnant comme les terrasses s'étalent, comme elles semblent animées de l'électricité marine qui, une fois coupée, c'est sûr, rend la mer plate comme une rue piétonne. L'étrange idée qu'on se fait d'être ici n'est rien à côté de cette formidable idée d'y être née. La mer a son industrie propre et son économie personnelle. Vierzon sans la mer aurait ressemblé à ces villes moyennes punaisées au centre de la France sans qu'aucun grain de sable ne déborde de son destin. C'est étonnant d'être d'un continent tout en étant relié à la mer, cette faculté d'être à la fois le solide et le liquide, de défier les loirs de la transparence. J'allonge un pas décidé vers les rues que je préfère, les deux-trois cafés où sont sanglés les derniers secrets du jour et qui m'attendent, comme autant de valises à emporter. Plus on s'éloigne du port, dans le ventre de la ville, plus la ville durcit son statut de ville. Plus on s'enfonce dans la terre, plus la terre vous admet. Entre les rives et la tonitruante cité de l'arrière-ville, deux mondes s'affrontes. Ils étaient quatre jadis, quand la ville éclatée en quatre entités distinctes, se disputaient son destin. Quand plus tard, par raison, la ville a noué ses quatre communes indépendantes, chacune d'entre elles a gardé sa ligne d'eau, ses aspects, son nom, sa façon d'être. Etre de Vierzon ne signifie pas être à Vierzon, mais des Forges, de Villages, de Ville ou de Bourgneuf. Les quatre quartiers bruissent pourtant des vagues qui reviennent, je les entends galoper, pour remettre à niveau, la mer avec la terre. Pour remettre l'île Marie dans sa façon d'être une île. Je suis à la terrasse du café « T'as voulu voir... » Brel y a laissé une dédicace amoureuse. Si Vierzon avait la mer, serait-ce encore Vierzon ou une façon d'être Vierzon ?

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