Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Vierzonitude

Le blog que personne ne lit... mais dont tout le monde parle


Maintenant Vierzon voit passer deux Tesla...

Publié par vierzonitude sur 6 Août 2019, 05:23am

Maintenant Vierzon voit passer deux Tesla...

Ah ! Le lyrisme de la presse parisienne ou quand (en avril) Le Monde parle d'une entreprise tech au pays de Vierzon... Vous le voyez le beau cliché ? Il arrive à grande vitesse. Évoquant les patrons de Ledger qui viennent à Vierzon, nous avons eu droit à ceci : "Depuis que l’entreprise tech a fait fortune, la ville communiste voit régulièrement deux Tesla, ces voitures électriques de luxe fabriquées en Californie, traverser les rues désertées de son centre-ville."

Il y a tout ! Mieux, on ne peut pas. La fortune dans une ville communiste, c'est antinomique !  Deux Tesla pas une deux Tesla, des voitures de luxe fabriquées en Californie, ça change des Brouhot bancales que fabriquaient cette ville jadis !

Et les rues désertées du centre-ville fendues par leur milieu par ces deux Tesla silencieuses... Ah, on la voit l'image, de ces deux Tesla en couleur qui traversent un centre-ville en noir et blanc, qui tout au long des artères, font don de leur présence à Vierzon, ville communiste.

Vierzon, "la ville industrielle en déclin est frappée par un taux de chômage de 12,8 % et compte deux fois plus d’allocataires du RSA que dans l’ensemble du département du Cher." Alors pensez donc, deux Tesla fabriqués en Californie qui passent sans bruit, c'est l'attraction, chez les ploucs en plus pauvres, mieux que le cirque. 

Comme c'est beau un cliché ! Plus un commerce, plus un chat dans les rues vierzonnaises, que les deux Tesla en convoi qui se suivent, allant vers leur entreprise Tech venger la mémoire du grand-père, Marc Larchevêque qui avait bâti un empire de la porcelaine et dont il y a encore, "la rue Marc-Larchevêque et sa résidence Larchevêque, en mémoire du patron de l’usine de porcelaine qui participa, en pleine révolution industrielle, à l’essor de la cité berrichonne."

On dirait du Zola version François Ruffin. Et par le truchement d'un hasard heureux, Ledger est venu s'implanter au fin fond de la France, dans ce bout de Berry chanté par Brel. Allez, on se la remet pour le plaisir des images : "Depuis que l’entreprise tech a fait fortune, la ville communiste voit régulièrement deux Tesla, ces voitures électriques de luxe fabriquées en Californie, traverser les rues désertées de son centre-ville."

Et merci de cette obole que nous explique le PDG de Ledger, le petits fils du porcelainier Marc Larchevêque :  "Je préfère créer de la valeur à Vierzon plutôt qu’en Chine. Entre une ville morte et une ville qui renaît, cela peut tenir à peu de chose, et Ledger peut contribuer à créer cet optimisme." Vierzon ville morte qui renaît. Deux Tesla et ça repart ! Mais attention au bémol : "A Vierzon, le développement de l’emploi est pour partie indexé sur le cours du bitcoin." Il n'y a plus qu'à croiser les doigts pour qu'il ne descende jamais trop bas.

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Vous aimerez aussi :
Il y a 50 ans déjà, l'hôpital ne tournait déjà pas rond...
Il y a 50 ans déjà, l'hôpital ne tournait déjà pas rond...
Ce qu'il y avait avant la maison à pans de bois rue Voltaire
Ce qu'il y avait avant la maison à pans de bois rue Voltaire
Réhabilitation d'un ou deux fours à globe entre 2024 et 2030
Réhabilitation d'un ou deux fours à globe entre 2024 et 2030
L'esplanade de la Française renaturée entre 2026 et 2030
L'esplanade de la Française renaturée entre 2026 et 2030
Bientôt un ouvrage sur les Poilus de Quincy
La lecture de l'été : Le tribun de la Plèbe d'Henri de Monvallier
Commenter cet article
N
Napoleone
07/08/2019 14:09
12 % de chômeur !!!! Honnêtement je tablerrais plus pour 50 % voir plus.
Répondre
G
gg90
26/04/2019 17:20
Comportement bien français de délivrer des commentaires plus ou moins acerbes, même s'ils viennent du Monde, ... je ne connais pas ces dirigeants de Ledger, mais combien rapportent-ils a la Ville de Vierzon par le "leu" des impôts et taxes diverses ? pourquoi ne pas aussi le dire ?
Répondre
M
mauvaise foi
23/04/2019 22:47
Aux dernières nouvelles, il parait que Mr Mélanchon a tiré les oreilles de mr le Maire de Vierzon pour ingratitude et forfaiture après avoir appris cette trahison: on pourrai faire fortune à Vierzon...
Répondre
J
JALOUX
23/04/2019 18:25
Oulalaaa mais là je suis limite énervée. ce poste témoin de la jalousie des Français. je suis désolé mais si vous aviez les sous vous vous feriez plaisirs aussi non? franchement Mdr ! et à Vierzon il y a aussi au moins 2 Ferrari, pas mal de corvettes, des voitures de collection qui coutent bonbons sans oublier BMW, des belles Mercedes, Porsche et c'est tant mieux pour les propriétaires !
Répondre
N
Napoleone
07/08/2019 14:11
On le sait bien...De nos jours la pauvreté des uns fait les richesses des autres.
V
vierzonitude
23/04/2019 18:32
Ce titre est tiré du Monde. Mais c'est l'ensemble. Ville communiste, Tesla, rues désertées...<br />
L
LoL
23/04/2019 18:10
Moi, je possède une "Fiatarrari" pour aller chaque matin à paul qui emploi pour trouver un job , c'est une très très très lointaine cousine de la Ferrari 488 GTB, soit disant, j'ai dû encore me faire rouler quand je l'ai acheté sur le bon coin!! :-)
Répondre
T
Tanguy
07/08/2019 12:16
Arrêté de dénigré vierzon ville comuniste par ci et deserte par allez voir ailleurs si vous etes pas contents
M
Marre
23/04/2019 17:39
Tesla , tesla, c'est pas les bagnoles qui prennent feu sans raison, comme c'est arrivé encore ces jours-ci ?<br /> Ah la voiture électrique, vaste progrès de technologies du futur, quand t'elle ne vous électrocute pas au passage ou qu'elle se jette toute seule sur les obstacles en autopilot , elle finira tout de même par vous griller tôt ou tard sans que vous vous en rendez compte dans son habitacle!
Répondre
J
JP
23/04/2019 21:13
Vous avez environ 10 thermiques qui s'enflamment toutes seules chaque fois qu'une Tesla prend feu. Mais quand le Renault Espace de Robert part en fumée, difficile de faire bander la presse internationale !<br /> Et par conséquent, on ne retient que l'électrique qui flambe.
C
Cig
23/04/2019 17:18
Pas vu de tesla mais une Mazda rouge cx3 ou cx 5!!!!!y a du fric a Vierzon!!!!!!
Répondre
V
vierzonitude
07/08/2019 15:36
En l'occurrence pas mal dhabitants suivent votre conseil...
N
Napoleone
07/08/2019 14:12
Vierzon est une ville "pauvre" donc les gens qui ont un peu de sous viennent y on investir un peu. Ils n'ont rien à perdre.

Vierzon-sur-Mer

Le phare de l'île Saint-Esprit enfonce son regard oblique dans le ciel rond. L'estran met l'île Marie à portée de terre. Le temps d'une marée basse, elle s'attache au continent dans le ronronnement doux de la mer qui revient. De là où s'effrite le sable, Vierzon jette ses dernières lumières dans la bataille de la nuit. Au petit jour, le Bistrot du port déversera ses cales de croissants tièdes sur les habitués de la Renverse, le bateau du père Seb, le premier à sortir, le dernier à rentrer. Le zinc tanné par les manches des cirés jaunes bavarde ses silences imposés : parfois, dans le bistrot salé, il faut faire place au silence pour mieux veiller aux récits. Le café se remplit chaque heure d'une houle synthétique, fait d'humains en partance, en revenance, entre deux horaires. Il y a la crème des commerçants, le dessus du panier des marins-pêcheurs, la haute société retraitée qui confond les larmes et les embruns, pour ce qu'elles ont de souvenirs iodés à retenir dans les filets. Plus loin, près de la capitainerie, la butte de Sion jette un regard circulaire sur l'ensemble de la ville. Elle ressemble, en ce matin d'été, à l'idéal que l'on se fait du bonheur transversal : entre l'impression d'être ancrée ici tout en étant ailleurs. C'est sûr que la mer aimante ce qu'elle touche. C'est sûr que la mer déverse, sur le sillon des fins reliefs, la preuve que sans elle, Vierzon ne serait pas Vierzon. Le marché fourmille, sur les places centrales. Le soleil, déjà chaud, est à marée haute. Une trace de vent raye l'air lourd à porter. Les bistrots sont accoudés à la curiosité de la foule : c'est étonnant comme les terrasses s'étalent, comme elles semblent animées de l'électricité marine qui, une fois coupée, c'est sûr, rend la mer plate comme une rue piétonne. L'étrange idée qu'on se fait d'être ici n'est rien à côté de cette formidable idée d'y être née. La mer a son industrie propre et son économie personnelle. Vierzon sans la mer aurait ressemblé à ces villes moyennes punaisées au centre de la France sans qu'aucun grain de sable ne déborde de son destin. C'est étonnant d'être d'un continent tout en étant relié à la mer, cette faculté d'être à la fois le solide et le liquide, de défier les loirs de la transparence. J'allonge un pas décidé vers les rues que je préfère, les deux-trois cafés où sont sanglés les derniers secrets du jour et qui m'attendent, comme autant de valises à emporter. Plus on s'éloigne du port, dans le ventre de la ville, plus la ville durcit son statut de ville. Plus on s'enfonce dans la terre, plus la terre vous admet. Entre les rives et la tonitruante cité de l'arrière-ville, deux mondes s'affrontes. Ils étaient quatre jadis, quand la ville éclatée en quatre entités distinctes, se disputaient son destin. Quand plus tard, par raison, la ville a noué ses quatre communes indépendantes, chacune d'entre elles a gardé sa ligne d'eau, ses aspects, son nom, sa façon d'être. Etre de Vierzon ne signifie pas être à Vierzon, mais des Forges, de Villages, de Ville ou de Bourgneuf. Les quatre quartiers bruissent pourtant des vagues qui reviennent, je les entends galoper, pour remettre à niveau, la mer avec la terre. Pour remettre l'île Marie dans sa façon d'être une île. Je suis à la terrasse du café « T'as voulu voir... » Brel y a laissé une dédicace amoureuse. Si Vierzon avait la mer, serait-ce encore Vierzon ou une façon d'être Vierzon ?

Archives

Articles récents