Un Noël de plus à Vierzon-City ! Rien de nouveau sous le soleil de ce dérèglement climatique qui fait encore pousser la pelouse en décembre ! Peut-on encore vraiment croire au Père-Noël à Vierzon ? Peut-on y croire en 2016, allez une année de plus, on se dit, et après on arrête, on revient à des réalités plus basiques, plus terre à terre. Vierzon nous permet-elle de rêver encore un peu ? Oh, pas de rêves excessifs, juste ce qu'il faut. Franchement, Vierzonitude n'y croit pas. Depuis le temps, si la ville avait dû être différente de ce qu'elle est, sur de simples impulsions humaines et politiques, ça se saurait. Rien qu'hier, veille de Noël, un rapide tour dans la ville pour des besoins consuméristes replace tout de suite le cadre vierzonnais dans l'axe de sa dure réalité : les vitrines en bois avance, regardez rue Gourdon à l'ancienne garage Renault. Même avec des paillettes, même avec des décos de Noël, ça reste des vitrines en bois. Oh, bien sûr, la petite marée vierzonnaise a déferlé dans les rues de la ville, encore plus grosse sur les parkings des supermarchés. Mais au moins, on a vu du monde,d ans ce désert annoncé. On voulait même croire à quelques promesses improbables, oui, la politique, il faut en changer le cours, l'aspect, la pratique. Oui promis, on va faire différemment. Mais rien n'est différent. Tout reste dans le prolongement d'avant. Dans la continuité. Alors, il y a d'un côté les optimistes indécrottables qui soupirent dès qu'on ose maltraiter cette ville, même si ça ne les dérange pas que cette ville soit maltraitée au quotidien. Plus, les inoxydables pessimistes qui pensent, avec sincérité, que c'est mort, que la pente est trop savonneuse pour être remontée. Que le défi est trop lourd. Alors, peut-on croire au Père-Noël, à Vierzon ? Peut-on imaginer un instant que les pratiques vont changer, que les hommes et les femmes qui tiennent le pouvoir local vont se frotter les yeux pour voir, enfin, ce que cette ville est devenue, ce qu'elle ne veut pas devenir parce qu'elle est encore habitée de 27.000 Vierzonnais qui ont une once de rêve en eux. On se dit que, demain, ils vont se réveiller, que ce n'est pas possible de laisser tout ça en l'état. Qu'il y aura un sursaut. Mais le 2 janvier, quand la parenthèse enchantée se sera refermée, on craint, avec raison , que les sales réflexes reprennent le dessus, que cette politique pourrie recouvre tout, que les intérêts particuliers oublient l'intérêt collectif, que l'imaginaire vierzonnais soit dessoudé parce que ramené à une généralité alors que, localement, on peut avoir des raison d'espérer. Parce que Vierzon n'est pas composée uniquement d'une poignée d'élus jen-foutistes et de citoyens indifférents. Ah, mince, Vierzonitude vient de croire au Père-Noël. Reste à savoir ce qu'apportera et ce que n'apportera pas 2016 à Vierzon et à ses habitants. C'est pour ça qu'on tentera d'être toujours là, pour avoir un œil sur ce qui déconne, sur ce qui pourrait ne pas déconner, sur l'envie de changer les choses, sur la critique, une exigence citoyenne. Parce que pire, c'est toujours possible, mais à Vierzon, franchement, ce ne serait pas raisonnable.