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Vierzonitude

Le blog que personne ne lit... mais dont tout le monde parle


On espère que notre vieux Célestin ne finira pas en pot de fleurs

Publié par vierzonitude sur 30 Octobre 2017, 07:30am

On espère que notre vieux Célestin ne finira pas en pot de fleurs

Mon vieux Célestin Gérard,

les fontaines, à Vierzon, ce n'est plus vraiment ça. Celle de l'ancien palais de justice, en ville, vient d'être convertie en jardinière. Manquerait plus que tu transformes en pot de fleur, toi, le pionnier du machinisme agricole de Vierzon. Déjà que ton héritage n'est pas très apprécié, ici, alors, tu t'imagines, couvert de géraniums ou de chrysanthèmes. Je te dis ça parce qu'ils sont capables de tout, même du pire. Pour économiser un peu d'argent, hop, ils comblent des jets d'eau avec du terreau et transforme la fontaine d'eau en fontaines de fleurs. Bah, esthétiquement, c'est pas plus mal mais hiérarchiquement, tu passes de fontaine à vieux pot, pas terrible pour l'image. Et comme ça fait un bail que l'eau n'a pas arrosé ton buste, on peut vraiment s'attendre à tout. Ils peuvent même mettre ton buste au rebut, dans un placard, au coin. Comme si tu n'avais jamais existé. Ta maison d'habitation, à côté, est une maison très reconnue pour ses plats, sacré Célestin. L'architecture de son ton usine donne à cette ville le cachet qui lui manque mais c'est toujours vide. En fait, le vide te baigne, ton ex-usine, ta fontaine. Bref, quelle vie. On est de tout coeur avec toi, et on espère que ta fontaine ne va pas finir pleine de terre, ce serait t'enterrer une fois de plus, remarque, tu y es habitué, Vierzon, ta ville d'adoption industrielle, n'a jamais fait fleurir ton merveilleux patrimoine. C'est plus facile de fleurir ta fontaine. Croisons les doigts pour que ce ne soit qu'un mauvais bruit qui court.

On espère que notre vieux Célestin ne finira pas en pot de fleurs
Fontaines " Sirev

Fontaines " Sirev

Que ce soient les cascades, fontaines sèches, fontaines statuaires, jeux d'enfants, Sirev a montré son savoir-faire sur tous types de réalisations.

https://www.sirev.fr/services/fontaines/

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Et hop, une fontaine transformée en jardinière !
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Vierzon-sur-Mer

Le phare de l'île Saint-Esprit enfonce son regard oblique dans le ciel rond. L'estran met l'île Marie à portée de terre. Le temps d'une marée basse, elle s'attache au continent dans le ronronnement doux de la mer qui revient. De là où s'effrite le sable, Vierzon jette ses dernières lumières dans la bataille de la nuit. Au petit jour, le Bistrot du port déversera ses cales de croissants tièdes sur les habitués de la Renverse, le bateau du père Seb, le premier à sortir, le dernier à rentrer. Le zinc tanné par les manches des cirés jaunes bavarde ses silences imposés : parfois, dans le bistrot salé, il faut faire place au silence pour mieux veiller aux récits. Le café se remplit chaque heure d'une houle synthétique, fait d'humains en partance, en revenance, entre deux horaires. Il y a la crème des commerçants, le dessus du panier des marins-pêcheurs, la haute société retraitée qui confond les larmes et les embruns, pour ce qu'elles ont de souvenirs iodés à retenir dans les filets. Plus loin, près de la capitainerie, la butte de Sion jette un regard circulaire sur l'ensemble de la ville. Elle ressemble, en ce matin d'été, à l'idéal que l'on se fait du bonheur transversal : entre l'impression d'être ancrée ici tout en étant ailleurs. C'est sûr que la mer aimante ce qu'elle touche. C'est sûr que la mer déverse, sur le sillon des fins reliefs, la preuve que sans elle, Vierzon ne serait pas Vierzon. Le marché fourmille, sur les places centrales. Le soleil, déjà chaud, est à marée haute. Une trace de vent raye l'air lourd à porter. Les bistrots sont accoudés à la curiosité de la foule : c'est étonnant comme les terrasses s'étalent, comme elles semblent animées de l'électricité marine qui, une fois coupée, c'est sûr, rend la mer plate comme une rue piétonne. L'étrange idée qu'on se fait d'être ici n'est rien à côté de cette formidable idée d'y être née. La mer a son industrie propre et son économie personnelle. Vierzon sans la mer aurait ressemblé à ces villes moyennes punaisées au centre de la France sans qu'aucun grain de sable ne déborde de son destin. C'est étonnant d'être d'un continent tout en étant relié à la mer, cette faculté d'être à la fois le solide et le liquide, de défier les loirs de la transparence. J'allonge un pas décidé vers les rues que je préfère, les deux-trois cafés où sont sanglés les derniers secrets du jour et qui m'attendent, comme autant de valises à emporter. Plus on s'éloigne du port, dans le ventre de la ville, plus la ville durcit son statut de ville. Plus on s'enfonce dans la terre, plus la terre vous admet. Entre les rives et la tonitruante cité de l'arrière-ville, deux mondes s'affrontes. Ils étaient quatre jadis, quand la ville éclatée en quatre entités distinctes, se disputaient son destin. Quand plus tard, par raison, la ville a noué ses quatre communes indépendantes, chacune d'entre elles a gardé sa ligne d'eau, ses aspects, son nom, sa façon d'être. Etre de Vierzon ne signifie pas être à Vierzon, mais des Forges, de Villages, de Ville ou de Bourgneuf. Les quatre quartiers bruissent pourtant des vagues qui reviennent, je les entends galoper, pour remettre à niveau, la mer avec la terre. Pour remettre l'île Marie dans sa façon d'être une île. Je suis à la terrasse du café « T'as voulu voir... » Brel y a laissé une dédicace amoureuse. Si Vierzon avait la mer, serait-ce encore Vierzon ou une façon d'être Vierzon ?

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