"Un territoire qui n’a pas de pollution, c’est un territoire qui n’a pas d’activité", explique sans sourciller le président de la communauté de communes Vierzon-Berry-Sologne, François Dumon, dans la presse locale. L'économie et l'écologie ne feraient donc pas bon ménage, si l'on se place dans la roue de cette logique.
Un territoire vertueux, en matière de développement durable, ne serait donc pas un territoire dynamique en matière économique. Pollution = emplois... C'est là qu'on s'aperçoit de la courte vue de nos dirigeants qui peinent, génération oblige, à imaginer d'autres alternatives à la lutte contre la pollution et le réchauffement climatique et le besoin d'un territoire dynamique.
On n'attendait pas moins de la part de la communauté de communes qui ne ménage pas ses efforts pour bétonner, bitumer, viabiliser, squatter des terres vierges et des hectares de prairies pour en faire des parcelles aptes à la construction d'entreprises. Idem du côté de la ville dont on ne compte plus, ça ferait sans doute peur, le bilan carbone d'un mètre cube de béton , rapportée à ce qui a été nécessaire pour construire la vague et le mur du centre-ville, on n'ose pas faire le calcul.
Les élus acceptent de mettre en place une série d’actions, pour limiter la pollution mais "sans contrarier" l’emploi, expliquent-ils. Mais, n'y-a-t-il pas des gisements d'emplois possibles dans le développement durable ? N'existe-t-il pas d'autres solutions, pour l'emploi, que de noircir des étendues herbeuses, parquer des camions qui polluent près d'une forêt ou d'ériger des stations service où paissaient des moutons ?
N'y-t-il pas une certaine folie bétonneuse à vouloir étendre Vierzon dès lors que sa population ne cesse de rétrécir ? Rappelons que Vierzon est plus étendue que Bourges avec presque trois fois moins d'habitants. Ne peut-on pas arrêter de construire des supermarchés (comme Aldi) et des restaurants, dès lors que Courtepaille érigé il y a cinq ans a déjà fermé ?
On ne remet pas en cause la conscience écologique de la communauté de communes mais elle apparaît en contradiction avec ses actes. Ne pas "contrarier" l'emploi signifie que l'on ne se donne pas la peine d'offrir la place à d'autres sortes d'emplois que ceux que caressent la communauté de communes. A elle de prouver qu'on peut avoir des activités et ne pas polluer à tout va. Ca s'appelle l'imagination. Elle existe ailleurs, pourquoi pas ici...