En 1975, la ville de Vierzon publie un document majeur : son plan d'occupation des sols avec pour leitmotiv : "une volonté politique pour aménager Vierzon." Ce qui est fascinant, c'est qu'il y a 48 ans, les problématiques vierzonnaises avaient été posées avec clairvoyance.
Mais, 48 ans plus tard, les solutions se font toujours attendre. Mettons de côté la langue de bois style "développer la ville pour l'équilibrer", ce chapitre ne contient rien de concret, hormis cette constatation : Vierzon, ville à l'époque de 37.000 habitants (donc 12.000 de moins aujourd'hui), "assume des charges de voiries et de réseaux égales à celles d'une ville de 100.000 habitants ou plus." C'est cette excuse qui sert aux élus pour refuser de refaire une rue...
Oui, mais "développer Vierzon sans l'étendre", faisait partie du projet. Or, Vierzon s'est encore étendue, étendue, renforçant les charges de voiries que se partagent 25.000 habitants et non plus 37.000. "Constituer un vrai centre-ville", était une idée fixe. "Trop petit", lit-on. "Il est resté celui de l'ancienne commune de Vierzon-Ville. Déjà inadapté en 1975, a plus forte raison le sera-t-il dans dix ans ?" Réponse : nous sommes en 2023 et, hormis la place Jacques-Brel, qu'est-ce qui a changé ? Rien ! Ah si, le Forum république, cette idée brillante des élus de l'époque qui pensaient, à tort, créer le centre-ville sur les ruines du canal.
"Le commerce doit être revitalisé", lisait-on en 1975. Sans commentaire... "Le confort urbain doit être amélioré". Sans commentaire. "De plus larges espaces doivent être offerts aux piétons." Nous avons eu la zone piétonne, regardez son état... En 1975, contrairement à aujourd'hui, on lisait ceci : "les municipalités n'ont pas, hélas, les moyens de maîtriser leur développement économique". Aujourd'hui, à Vierzon, on embauche grâce aux élus locaux, on licencie à cause du gouvernement...
"Organiser la circulation", "sauvegarder le centre historique", "sauvegarder les espaces naturels", ce qui est fou, c'est que 48 ans plus tard, les mêmes thèmes reviennent sur le devant de la scène politique. Ce qui signifie que rien ne change : on pose les problèmes sans les résoudre.