On ne peut pas ignorer le regain d'activités, rue Joffre, grâce à l'opération de la pépinière commerciale, financée dans le cadre des actions Coeur de ville. Grâce à cette opération qui permet de faire bisser le prix des loyers pendant un an, des pas-de-porte ont retrouvé une activité. Mais ces ouvertures ne doivent pas cacher pour autant la réalité, et empêcher ceux qui ont en charge le développement du commerce et l'urbanisme de cette ville, de ne plus rien faire.
Car la rue Joffre n'est pas tirée d'affaires loin de là. Aujourd'hui, plus d'une vingtaine de pas-de-porte sont occupés, de la frontière avec la place Foch jusqu'à la limite de la rue du Château. A côté de ces vitrines occupées, on en compte autant, voire plus, vides. La rue Joffre revient de loin, il y avait deux fois plus de commerces fermés que de commerces ouverts.
Entre-temps, l'un d'eux a été transformé en logements, en haut de la rue. Un haut de rue Joffre complètement sinistré. D'une part par les boutiques vides qui ne se relouent pas à l'exception de l'ancien restaurant, devenu une supérette.
Restent des vitrines en bois, vitrines non entretenues... Bref. Une misère qui fait de l'ombre aux espoirs des nouveaux commerçants. Car comment envisager d'attirer des nouvelles enseignes si la rue reste en l'état, une vieille rue piétonne inaugurée au milieu des années 1980, comme la place Gallerand. Au début, oui, c'était chouette les pavés roses, la fontaine rose et cette rue qui, selon un rapport très sérieux, devait devenir l'une des plus rues piétonnes de France.
Tirons notre chapeau aux commerçants qui ont ouvert une boutique. La preuve qu'ils croient en la rue. Mais croire suffit-il ? Si une dynamique est enclenchée, pourquoi attend-on encore avant de déclencher une dynamique urbanistique ? La ville et la communauté de communes dépensent des centaines voire des millions d'euros dans le développement d'une zone industrielle et dans l'office de tourisme, et pas un euro n'est investi dans la rue Joffre. A croire que l'on attend que l'opération soit passée, que la rue retombe dans le marasme et qu'on dise, voyez, on a bien fait de ne rien faire.
C'est triste. C'est triste ces vitrines en bois, ces boites à lettres déglinguées, ces commerces fermés, abandonnés. Alors qu'à côté, de bonnes volontés tentent le tout pour le tout. Ce n'est pas suffisant. Non, ce n'est pas la place Jacques Brel à elle seule qui va tirer la ville vers le haut. Elle n'arrangera rien de l'avenue de la République, encore moins de la rue Joffre et de la place Gallerand.