Pendant que Saint-Georges sur la Prée commémore l’anniversaire de la fin de la ligne de démarcation, Vierzonitude rappelle les mystères épais de Vierzon, ses paradoxes, ses incohérences, ses incongruités, de cet étrange passage, baptisé Charles Cliquet, à Vierzon-Bourgneuf où... l'on passe pas !
On imagine la tête du touriste (ou même du simple Vierzonnais un peu curieux de son histoire) qui se perd dans le quartier, qui a lu auparavant l'histoire des passeurs, l'histoire de la ligne de démarcation (une histoire que nous proposent deux panneaux fort informés sur le pont voisin) et qui ensuite tombe nez à nez avec le passage du docteur Charles Cliquet !
Il peut lire sur la plaque que ce bon docteur, résistant, déporté, compagnon de la Libération, était aussi un passeur sur le Cher, pour aider à passer la ligne de démarcation, en zone libre, qui coupait Vierzon en deux. La plaque est largement visible.
Mais, quelques mètres plus loin, il y a un... portillon toujours fermé à clef ! Un comble pour honorer un passeur.
Du coup, on ne passe pas dans le passage en hommage à un passeur. Une incongruité purement vierzonnaise ! Mais il y a encore plus incongru !
Car il existe, en plus de ce passage en hommage à un passeur où l'on ne passe pas, un pont qui porte le même nom, Charles Cliquet, à plusieurs kilomètres de là. Pourquoi existe-t-il un passage et un pont très éloigné l'un de l'autre, avec le même nom ?
Enfin, le même nom pas tout à fait. Car la plaque du passage précise qu'il est docteur. La plaque du pont (sur la route parallèle à l'A20), ne le précise pas. Pourquoi ? Bienvenue dans la quatrième dimension vierzonnaise. Tout simplement parce que l'ancienne municipalité d'avant 2008 avait baptisé le passage et que l'actuelle a elle aussi voulu son baptême et ce fut le pont. Allez comprendre.