Les étrennes arrivent toujours sous la forme d'un chiffre, très regardé, celui de la population. Selon l'Insee, nous serions encore 27.050 valeureux Vierzonnais à braver le fatalisme de cette ville et ne pas donner raison aux programmateurs d'abandon. Le seul fait d'être Vierzonnais relève déjà de l'exploit, du moins, habiter à Vierzon. C'est une marque de courage et de pugnacité. Certains élus ne peuvent pas en dire autant... Si l'on a bien compris le manège des chiffres, la région centre-Val-de-Loire a gagné des habitants, le Cher en a perdu, encore une grosse baisse pour ce département qui se dépeuple.
Vierzon, Bourges, Saint-Amand, ont aussi perdu des habitants. Les villes se dépeuplent, Vierzon à vitesse grand V, Vierzon plus que les autres. Le 31 décembre, pour clore l'année, un commerce de la rue Joffre ferme, difficile de faire plus pathétique. Mais, le pouvoir reviendra aux citoyens, pas à travers une urne, afin de désigner des représentants qui ne font pas le travail, non, le vrai pouvoir aux citoyens, par la réappropriation de cette ville par celles et ceux qui l'habitent.
Vierzon commence par la même lettre que Voeux, alors il est temps de rédiger ses cahiers de voeux pour que Vierzon retrouvent son âme, son esprit, sa cohérence. C'est bien joli de nous bourrer le mou avec des fables, mais quand on sillonne la ville en long et en large, on voit vite qu'entre la promesse d'une ville meilleure et la réalité d'une ville moins bien, l'écart se creuse de jour en jour. les aspirations des citoyens ne sont pas celles des politiques qui ne font qu'exaucer leurs propres voeux de prospérité personnelle.
L'hypocrisie des cérémonies collectives cachent en fait un seul but : l'hypnose d'une communauté citoyenne par une poignée de gens de pouvoir, afin non pas de guérir une ville et de répondre aux aspirations de mieux être d'une population, mais de verrouiller une population pour qu'elle ne pas qu'elle s'égare pas sur les chemins moins rentables d'une autre offre politique. Il n'y a rien qui ne soit pas calculé, millimétré, orchestré. 2017 ne sera qu'un prolongement des absences et des incohérences de 2016. Une même volonté de rendre la réalité artificielle pour ne pas que les esprits débordent de colère et de frustration. Que souhaiter à cette ville sinon des leaders sans calcul, des dirigeants sans intérêts, des élus dont le souci serait de hisser Vierzon par le haut et ne pas se hisser eux-mêmes vers des cimes inatteignables.
Il n'y pas de rêves exagérés, ni de volonté impossible, il n'y a pas de réalité visible sans volonté solide, il n'y a pas de ville sans âme, de ville sans vie, sans commerce, sans beauté, sans proximité, il n'y a pas de villes sans nous, nous, les habitants, les arpenteurs de ces rues et ces trottoirs. On ne parle pas des moutons qui n'aspirent qu'à se faire guider pour ne pas avoir à réfléchir, pour ne pas avoir à se confronter à une réalité qui les dépasse et dont pourtant, ils ont une responsabilité. On parle des habitants, du coeur de cette ville, de cette énergie à faire changer les choses en y mettant chacun peu d'énergie. Les commerces qui ferment, les poubelles qui débordent, la ville qui s'enlaidit, tout ça n'est pas le fruit de la fatalité. Mais en baissant toujours le ne sur les pavés, en ne voulant pas croire que chacun, à notre place, et surtout que chacun aggloméré en groupes, nous pouvons infléchir les courbes. Et que 2017 doit être l'année du réveil à Vierzon.