Ce mercredi matin, la député Nadia Essayan a posé une question à Jean-Paul Delahaye, Inspecteur général de l’Éducation nationale et auteur d’un important rapport sur la pauvreté à l’école et ses conséquences sur l’apprentissage.
"Mon expérience passée de maire adjointe à l’éducation (NDLR : à Vierzon, sous le mandat de Jean Rousseau) m’a fait toucher du doigt la très grande pauvreté des enfants de certaines familles. Les enfants issus de ces familles souffrent souvent de problèmes d’élocution et de langage plus généralement, mais aussi parfois de sous-nutrition, ce qui les peine à supporter le rythme scolaire et freine évidemment tout processus d'apprentissage.
J'ai vu des mères mineures et isolées, victimes d'une extrême précarité, incapable de trouver les moyens d’accompagner la scolarisation de leurs enfants, leurs pères faisant des séjours réguliers en prison.
Il y a une dizaine d’années, j’ai mené avec les partenaires des actions ciblées en faveur de ces enfants, grâce au Programme de Réussite Éducative, au regard de leurs besoins éducatifs particuliers. Malheureusement, Je ne peux pas dire que cela ait donné des résultats satisfaisants.
Aujourd’hui, ces enfants continuent de vivre dans des conditions défavorables, sont de moins en moins scolarisés et sont exclus de la société. Parmi eux se trouvent beaucoup d’enfants des familles de gens du voyage sédentarisées. La plupart de ces familles ont réussi leur sédentarisation mais pour certaines, ce passage a été dramatique avec perte de repères et dislocation du groupe.
Existe-t-il un recueil des expériences positives menées en faveur de la scolarisation de ces enfants sur lequel nous pourrions nous appuyer?"