Rien n'est plus amusant que l'humour involontaire.<br />
Vanter la beauté des villes de Corée du Nord tout en dénigrant deux ou trois petits tas de béton posés ici ou là à Vierzon, ça a du piquant pour qui sait de quoi il retourne.<br />
Tout le monde aura peut-être noté qu'il s'en trouve encore pour rire lorsque ces villes vitrines du bien-être, de la liberté individuelle et j'en passe (que chacun continue la liste des vertus qui abondent là-bas) sont évoquées. C'est réconfortant, dans un sens, puisque sur place il n'y a guère de quoi se réjouir et que quand on se fend la gueule c'est à coups de matraque.
J
JJ Etame
04/04/2019 18:26
La République populaire démocratique de Corée.Lire à ce sujet:"Corée du Nord,un état de guérilla en mutation"de Philippe Pons et "la dynastie rouge" de Pascal Dayez Burgeon.Et surtout les reportages objectifs de l'excellente Juliette Morillot.Je rigole quand certains confondent Pyongyang Caracas et La Havane sans jamais y être allé.
W
Wizard
04/04/2019 10:06
Vierzonitude, gardez-vous à droite, gardez-vous à gauche. Vous êtes cerné par un activiste protéiforme qui fait feu de tout bois. C'est tellement grossier qu'on ne voit que le filigrane au travers.<br />
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Pour en revenir au sujet du post, si j'ai bien lu la presse locale parle ce matin de places gratuites quémandées par des manifestants. Rien à ajouter, la barque est déjà beaucoup trop chargée.
Populisme!Ça y est le mot est lâché!Dans les années 60 70 le monde cinématographique;artistique et intellectuel se serait mobilisé contre les violences policières.Mais en 2019 les gueux peuvent crever et se faire mutiler dans l'indifférence du strass et des paillettes.Pour aller plus loin en matière de populisme,lisez Manière de Voir actuellement en Kiosque.
Wizard vius êtes impayable.Vous lisez trop Tintin au pays des Soviets.Les gilets jaunes mutilés par des brutes en uniforme l'ont été dans un pays bien libéral,paillasson des américains au sein de l'Otan.Et non à la place rouge ou à la Place Tiananmen.Au plaisir de vous lire compagnon.
W
Wizard
04/04/2019 10:19
Les passagers de la compagnie OneShot International sont appelés à la porte 007 pour un embarquement immédiat à bord du vol 1917 à destination de Pyongyang, La Havane et Caracas. <br />
Je répète, TOUS les passagers de la compagnie OneShot International sont appelés à la porte 007 pour un embarquement immédiat à bord du vol 1917 à destination de Pyongyang, La Havane et Caracas. <br />
Tout tovarich en retard sans motif politique sérieux devra s'expliquer avec le commissaire spécial de bord.
P
Pomplume
03/04/2019 21:32
Faut bien gagner sa vie...<br />
Voilà ou il en est arrivé comme beaucoup...A faire des spectacles sur Vierzon et faire du populisme.<br />
Pathétique
Le phare de l'île Saint-Esprit enfonce son regard oblique dans le ciel rond. L'estran met l'île Marie à portée de terre. Le temps d'une marée basse, elle s'attache au continent dans le ronronnement doux de la mer qui revient. De là où s'effrite le sable, Vierzon jette ses dernières lumières dans la bataille de la nuit. Au petit jour, le Bistrot du port déversera ses cales de croissants tièdes sur les habitués de la Renverse, le bateau du père Seb, le premier à sortir, le dernier à rentrer. Le zinc tanné par les manches des cirés jaunes bavarde ses silences imposés : parfois, dans le bistrot salé, il faut faire place au silence pour mieux veiller aux récits. Le café se remplit chaque heure d'une houle synthétique, fait d'humains en partance, en revenance, entre deux horaires. Il y a la crème des commerçants, le dessus du panier des marins-pêcheurs, la haute société retraitée qui confond les larmes et les embruns, pour ce qu'elles ont de souvenirs iodés à retenir dans les filets. Plus loin, près de la capitainerie, la butte de Sion jette un regard circulaire sur l'ensemble de la ville. Elle ressemble, en ce matin d'été, à l'idéal que l'on se fait du bonheur transversal : entre l'impression d'être ancrée ici tout en étant ailleurs. C'est sûr que la mer aimante ce qu'elle touche. C'est sûr que la mer déverse, sur le sillon des fins reliefs, la preuve que sans elle, Vierzon ne serait pas Vierzon. Le marché fourmille, sur les places centrales. Le soleil, déjà chaud, est à marée haute. Une trace de vent raye l'air lourd à porter. Les bistrots sont accoudés à la curiosité de la foule : c'est étonnant comme les terrasses s'étalent, comme elles semblent animées de l'électricité marine qui, une fois coupée, c'est sûr, rend la mer plate comme une rue piétonne. L'étrange idée qu'on se fait d'être ici n'est rien à côté de cette formidable idée d'y être née. La mer a son industrie propre et son économie personnelle. Vierzon sans la mer aurait ressemblé à ces villes moyennes punaisées au centre de la France sans qu'aucun grain de sable ne déborde de son destin. C'est étonnant d'être d'un continent tout en étant relié à la mer, cette faculté d'être à la fois le solide et le liquide, de défier les loirs de la transparence. J'allonge un pas décidé vers les rues que je préfère, les deux-trois cafés où sont sanglés les derniers secrets du jour et qui m'attendent, comme autant de valises à emporter. Plus on s'éloigne du port, dans le ventre de la ville, plus la ville durcit son statut de ville. Plus on s'enfonce dans la terre, plus la terre vous admet. Entre les rives et la tonitruante cité de l'arrière-ville, deux mondes s'affrontes. Ils étaient quatre jadis, quand la ville éclatée en quatre entités distinctes, se disputaient son destin. Quand plus tard, par raison, la ville a noué ses quatre communes indépendantes, chacune d'entre elles a gardé sa ligne d'eau, ses aspects, son nom, sa façon d'être. Etre de Vierzon ne signifie pas être à Vierzon, mais des Forges, de Villages, de Ville ou de Bourgneuf. Les quatre quartiers bruissent pourtant des vagues qui reviennent, je les entends galoper, pour remettre à niveau, la mer avec la terre. Pour remettre l'île Marie dans sa façon d'être une île. Je suis à la terrasse du café « T'as voulu voir... » Brel y a laissé une dédicace amoureuse. Si Vierzon avait la mer, serait-ce encore Vierzon ou une façon d'être Vierzon ?
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