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Vierzonitude

Le blog que personne ne lit... mais dont tout le monde parle


Plaidoyer pour une nouvelle ville de Vierzon

Publié par vierzonitude sur 28 Mars 2024, 06:10am

Plaidoyer pour une nouvelle ville de Vierzon

Le présent est impitoyable avec la nostalgie. Le futur est carrément nostalgicide. Pas question de voir Vierzon uniquement à travers le prisme de ce qu'elle fût. Elle ne se refera pas. Elle ne reviendra pas en arrière. Seuls, les souvenirs des uns et les images anciennes des autres pourront nourrir cette architecture du passé sur laquelle on débat, on regrette, on se fonde une opinion sur les manquements et les fautes.

Il y a une part de fatalité, une dose d'erreurs politiques, un peu de mésestime envers l'avenir, un manque certain de clairvoyance, une absence de confiance, beaucoup d'immobilisme.

Passé ce constat, on peut toujours refaire le match, admirer les photos anciennes, les cartes postales en noir et blanc, édifier des sanctuaires, dresser des monuments à tout ce qui a disparu. On peut tenter de repasser au crayon gras, les lignes effacées, ou celles en pointillé.

On peut soupirer longuement sur ce qui fût, passer sa colère sur ce qui aurait dû être. On peut aussi se résigner, dire sans cesse "mais c'est partout la même chose", non, ce n'est pas partout la même chose car cela signifierait que partout est un ensemble uniforme et lisse. Or, ce n'est pas le cas. A la lumière de ce constat dans lequel chacun prend et laisse ce qu'il veut, la question primordiale est : avancer.

Avancer c'est sûr, mais pas n'importe comment. En mieux si possible. Pas en pire. Il y a eu, il y aura. Les murs, les façades, les vitrines, les rues, les courbes, les routes, les enseignes, les reliefs, les creux, tout bouge avec l'érosion. Mais comme nous sommes d'un temps limité, faits de cette matière éphémère à l'échelle de l'âge d'une étoile ou de la distance d'une planète, il faut donc des résultats rapides. Alors fermons les albums, mettons ce Vierzon-là sur une étagère, comme un trophée.

Et tentons d'extrapoler, de tout se permettre, sans tabou. De démolir aujourd'hui ce qui hier était encore invraisemblable. Parce que Vierzon, finalement, n'avancera jamais dans ce magma informe qu'est le passé recomposé, recomposé par chacun de nous, car nous avons tous une vision parcellaire de ce passé. Brûlons ce qu'on a aimé, sans peur et surtout sans reproches.

Pourtant, au-delà des murs, il y a une respiration véritable. Un autre aspect des choses. Et il faut avoir le courage de briser cette ligne pour s'apercevoir que Vierzon ne changera pas si l'on n'en change pas les formes, le sens des rues, son urbanisme à condition qu'il soit intelligent.

Comme ce fut le cas pour le bâtiment des Nouvelles-Galeries qui regardait la ville depuis trop longtemps. C'est pour cette raison que sa démolition était essentielle, pour donner à Vierzon, ce visage futur, cette autre façon d'être. Sans quoi, nous sommes condamnés entre nos murs qui n'ont aucune valeur.

Il est peut-être temps de ranger les cartes postales, de briser sa nostalgie sur l'envie d'un autre Vierzon. Et d'en imaginer les contours, au-delà de notre propre imagination. Aimer sa ville, ce n'est pas la regarder mourir, étouffer sous son impossibilité à devenir une autre. Aimer sa ville, ce n'est pas tenter de retrouver, comme avec un calque, les lignes d'hier sur celles d'aujourd'hui.

C'est au contraire, avoir le courage de bousculer les esprits. Dans un esprit, d'ailleurs, indépendant de tout bénéfice. Il n'y a que le citoyen qui peut s'acquitter de cette tâche. Aimer sa ville, ce n'est pas la voir couler, à pic, comme un bateau éventrer. Ce qui est malheureusement le cas. Si un sursaut citoyen ne fait pas tomber les murs qui petit à petit se referment sur nous. Alors, il est temps de se mettre au travail.

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P
C'est beau de décrire ce qui a fonctionné, c'est beau de vouloir faire avancer la ville, c'est beau d'écrire sans agir.<br /> <br /> Bienvenue dans le monde des Bisounours.<br /> <br /> LA chose la plus importante et qui n'est jamais évoqué car non connu, non maîtrisé et non assumé, c'est les moyens financiers, les moyens humains et la réglementation à respecter pour faire avancer Vierzon.<br /> <br /> De plus, dire que c'est mieux d'avancer en mieux et non en pire, ceci n'est pas objectif mais uniquement un avis d'opportuniste.<br /> Qui aimerais voir un musée de machines Case? Un musée Brel? Une rue Patrick Raynal? Est-ce vraiment la majorité des gens ou une poignée de gens aux idées archaïques qui ne pensent qu'au passé sans voir les évolutions de populations, financiers, et la migration des gens qui n'ont plus d'attaches au territoire comme dans le passé?<br /> <br /> La vision trop exigüe de ce blog, fait peur pour l'avenir si vous êtes au manettes du grand navire "Vierzon" dont vous ne maîtrisez pas grand chose sur les rouages nécessaires et obligatoires à connaître et à comprendre.<br /> <br /> Si cela est le programme principal de l'opposition, la majorité actuelle a de beaux jours devant elle...
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D
Je suis d’accord pour dire que j’ai trouvé dans cet article de Vierzonitude un changement de tonalité que je salue.<br /> <br /> En effet un zest de nostalgie y côtoie enfin l’attente d’autre chose.<br /> <br /> Je ne suis pas Vierzonnais et en même temps, j’ai connu Vierzon autrefois et j’y habite aujourd’hui.<br /> <br /> Il me semble que le Vierzonnais d’origine est très ancré sur ce qui a été.<br /> <br /> Avec un nuage de fierté pour le passé fameux de sa cité, il le suppose trop facilement suffisant pour demain.
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J
Mon cher Vierzonitude, je sens comme une pointe d'autocritique dans votre post. Il faut reconnaitre qu'il est plus facile de sortir les cartes postales et les photos des vieux cartons que de dessiner les contours du Vierzon futur. Plus facile de faire un beau livre sur les bistrots vierzonnais que de concevoir les futurs lieux de socialisation. La nostalgie, c'est une valeur sûre !<br /> Vierzon est riche de friches industrielles, c'est un atout majeur si l'on refaire ville. Doit-on partir du bâti ou des besoins des citoyens ? Faire dans la continuité pour maintenir une culture ancrée dans l'ADN des vierzonnais ou au contraire créer des ruptures, de la radicalité ?<br /> Qui osera brutaliser la ville pour la faire réagir ? En d'autres temps, Pompidou, vieux banquier gaulliste à parier sur le sujet. Qui parle encore de démolir le centre G. Pompidou à Paris ? Allez voir les machines de l'Île de Nantes.
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N
Seriez-vous prêt a réécrire cet article en remplaçant &quot;gifi&quot; par &quot;société française &quot;?
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N
J'appliquais simplement votre theorie a ce qui caracterise Vierzon, a savoir une langueur, une melancolie de l'epoque benie de la societe francaise...<br /> <br /> Mais la pas touche ! Ces batiments sont devenus un veritable totem. Reste a vous trouver le chaman qui sera capable d'exorciser vos peurs...<br /> <br /> Ps : des batiments comme ceux-la tout le monde s'en fout. Tout le monde ne vit pas les yeux dans le retroviseur comme a vierzon.
V
Bien sûr que non. Tout simplement parce que, pour le coup, le bâtiment de la Française est classé à l'inventaire des monuments historiques. Et si vous osez comparer le bâtiment de Gifi avec le bâtiment de la Française, c'est que vous n'avez pas compris grand chose à l'architecture. Des bâtiments comme 'lancien Gifi, il y en a plein les déchetteries. Des bâtiments comme la Française, des villes aimeraient en avoir mais comme à Vierzon, on ne comprend rien, on préfère le bâtiment pourri de l'ex-Gifi au détriment de la Française. Tenez au fait, un bowling dans le Gifi, non ?

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