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Vierzonitude

Le blog que personne ne lit... mais dont tout le monde parle


Marie-Hélène Bodin, vingt-cinq ans de mandat et (ce coup-ci) s'en va !

Publié par vierzonitude sur 22 Mai 2020, 06:30am

Evidemment, Marie-Hélène Bodin avait prévu de partir plus tôt. Mais la crise du coronavirus en a décidé autrement et la première maire-adjointe a dû faire du rab. Nous avions publié son portrait avant même le premier tous des élections municipales. Mais ça y est, officiellement, le lundi 25 mai, elle laissera sa place et ne sera plus élus. 

Marie-Hélène Bodin, première adjointe socialiste de la ville de Vierzon, depuis 2008, vit ses derniers jours d'élue vierzonnaise. Un quart de siècle de vie publique, politique, engagée, tant auprès de son idéal socialiste qu'auprès des Vierzonnais. Maire-adjointe aux solidarités au premier mandat, première adjointe au maire déléguée aux affaires scolaires, à l’enfance, à la petite enfance et à la politique de la Ville au second, Marie-Hélène a toujours entretenu des relations chaleureuses avec les autres. A un mois de retrouver la vie civile dans laquelle l'engagement associatif est un objectif, Marie-Hélène Bodin a accepté de répondre aux questions de Vierzonitude sur ses vingt-cinq années de mandat, sa relation aux autres et y-a-t-il une vie après la mairie ? "Ces deux mandats resteront une belle page d'histoire dans ma vie politique et personnelle", explique Marie-Hélène Bodin.

Marie-Hélène Bodin, vingt-cinq ans de mandat et (ce coup-ci) s'en va !

Votre sentiment à un mois de quitter vos fonctions municipales ?

Des sentiments divers arrivent ! Tout d'abord parce que je me suis passionnée dans cet engagement auprès des Vierzonnais et de la collectivité, et que c'est y mettre un point. C'est se dire que les liens de travail avec les services, avec tout ce que j'ai appris prennent fin. Ce sont aussi tous les échanges, toutes les rencontres qui vont se vivre autrement... mais mon oreille restera attentive et ma parole existera toujours ! Ce départ je le prépare en faisant du tri, en relisant, et en gardant quelques documents. Ces vingt-cinq années ne s'effacent pas, c'est une page du livre qui se tourne, mais pas une fin dans l'engagement. Bien évidemment certaines choses vont me manquer comme les échanges et le travail d'équipe.

Pourquoi ne vous êtes- vous pas engagée un mandat de plus ?

Dès le début de ce mandat, j'avais dit que ce serait le dernier ! Certains ne le croyaient pas. Vingt-cinq années où j'ai mis beaucoup de moi. Je souhaite maintenant prendre du temps pour moi, pour mes amis et ma famille que j'ai un peu mis entre parenthèses.

Pouvez-vous nous rappeler votre parcours politique ?

Vingt-cinq années de mandat municipal, je ne pensais pas que cela durerait aussi longtemps quand je me suis engagée la première fois ! Il y a eu aussi des candidatures aux législatives. La plus marquante fut la première. C'était l'annonce de la dissolution de l'Assemblée Nationale par Jacques Chirac. Lionel Jospin était venu à Vierzon (grève chez Fulmen) et à Bourges avec cette nouvelle dans ses bagages !!! La question posée à l'époque par les journalistes était : "êtes-vous une femme alibi ?"

C'était le début de la parité. C'est pour cela que le PS m'avait demandé si j'acceptais d'être la candidate pour la deuxième circonscription. J'avais dit oui parce qu'il y avait un an pour se préparer et la campagne fut faire en quarante jours ! Une période inoubliable, beaucoup de réunions, de marchés à caler avec une vie professionnelle. Mon employeur avait été très arrangeant et mes collègues dispos. C'était mettre en route aussi les amis et les copains pour tracter rapidement.

En quittant cette mairie, vous allez clore un long épisode familial, votre père d'abord, puis vous...

Je vais clore une histoire familiale, par rapport à une vie d'élue mais pas avec les Vierzonnais. Mes parents, particulièrement mon père étaient très engagés (syndicat, politique, associations, église). Jeune ado, j'avais déclaré très sérieusement (!) que je ne ferais rien de tout cela et très vite j'ai été rattrapée ! (JOC, Jeunesse ouvrière chrétienne, syndicat de lycéens, syndicat, politique, vie associative). J'ai essayé au mieux je l'espère d'être digne de cet héritage et de le faire vivre. Maintenant ce sera autrement.

 

Vous n'êtes pas du genre à regarder par la fenêtre. Vous avez prévu quoi après ?

Je me donne jusqu'à septembre pour savoir là où je veux aller, dans la vie associative pour m'engager comme bénévole peut-être, et participer à des activités. Je veux surtout renouer les liens qui se sont distendus. Et mon premier projet est de ne plus mettre le réveil à sonner !!!

Allez-vous continuer-vous à adresser les voeux du P.S depuis votre canapé ?

Cela est une vieille histoire entre la presse, le PS et moi ! Les conférences de presse ne se font plus chez moi, le canapé existe toujours et il a plus de deux places !!! Sans rancunes, ce sont de bons souvenirs y compris d'avoir écouté Ségolène Royale lorsqu'elle était candidate.

 

Qu'est-ce qui vous a le plus marqué dans votre mandat de première adjointe ? Et dans vos autres fonctions ?

Les deux mandats en étant première adjointe ont été différents. Tout d'abord avec le maire nous avons du apprendre à nous connaître mieux. C'était le premier travail ! Ensuite, les délégations n'étaient pas les-mêmes et pour le premier mandat je travaillais encore... 3 vies en une journée ! Etre en charge des Solidarités ce n'était pas pour moi que le CCAS (Centre communal d'action sociale). Déjà à cette époque le CADA (Centre accueil de demandeurs d'asile) accueillait des personnes sans-papiers.

Ce fut un travail sans relâche de rencontres, de courriers à la Préfecture, de dossiers (tout cela avec de l'aide) de suivis. Une période où j'ai vu la souffrance et la désespérance, où j'ai rencontré des personnes extraordinaires qui voulaient s'en sortir. Une connaissance d'un monde que je n'oublierai jamais. Des liens sont restés avec quelques-uns.  Avec le deuxième mandat, c'est une présence encore plus importante puisque disponible. Plus d'échanges avec le maire, plus de réunions, plus de rencontres avec les partenaires (Education nationale, Préfecture et Sous-Préfecture, Département, CAF (Caisse d'allocations familiales), et les associations en lien avec la politique de la ville particulièrement).
 

Je retiendrai entre autre que la ville est une ruche toujours en action. J'ai appris qu'entre projet et réalisation, il faut du temps et qu'il faut savoir gérer son impatience. J'ai vécu ces deux mandats en ayant toujours comme ligne de conduite :

  • être attentive aux uns et aux autres ( élus, personnel communal, et Vierzonnais)
  • être disponible quand il faut « donner » plus
  • être bienveillante
  • et toujours pouvoir rappeler et faire vivre les valeurs de la République : Liberté, Egalité, Fraternité et Laïcité. Je dirais presque que c'est un combat permanent.

 

Que laisserez-vous de vous à la mairie de Vierzon ? 

Difficile pour moi de répondre à cette question, car je n'ai fait que mon devoir et il faut savoir rester humble ! J'espère que j'ai été bienveillante pour tous et toutes, disponible attentive. J'ai essayé au mieux d'accompagner les services avec lesquels j'avais plus de liens de travail. J'espère ne pas les avoir déçus. 

 

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Respect pour une grande élue locale, proche et accessible, à l'écoute de tous, toujours soucieuse de l'intérêt général et dévouée à sa ville, ce qui en fait une personne appréciée bien au-delà des électeurs de la majorité municipale. Assurément, elle manquera.
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