La communauté de communes s'apprête de nouveau à bétonner des prairies pour étendre son parc technologique sous prétexte qu'il manque des parcelles. Étonnant quand on sait que le pôle poids-lourds (un restaurant et un parking) a du mal à s'étoffer et que les élus ne sont qu'assez satisfaits du remplissage de la première phase du parc technologique. Mais il faut s'étendre encore, bétonner, bitumer.
Nos élus nous vantent même l'aménagement d'un bassin de rétention qui sera aménagé un peu comme un étang, avec l’installation d’une passerelle. Vous iriez au bord d'un bassin de rétention au beau milieu d'une zone industrielle ? On a déjà dit que les voiries, routes et trottoirs, étaient en bien meilleur état dans les zones industrielles de Vierzon qu'en plein centre-ville. Et maintenant, on nous appâte avec un bassin de rétention des eaux de pluie maquillé en étang ?
Ce n'est pas le plus beau. Non, le plus extraordinaire, dans cette phase 3, c'est ça : une zone imaginée dans le respect de l’environnement ! Ils ont osé. Après avoir créé un plateforme pour camions polluants à l'orée de la forêt, nos élus nous vendent la troisième phase du parc technologique comme une prouesse de l'environnement ! Une zone avec pour voisins des industries, une rocade, un parking à poids-lourds, là où se baguenaudaient des chevaux dans leurs prairies. Même le beau chêne a été transformé en giratoire !
On nous promet même, pour faire avaler la pilule, la réservation d'un terrain non viabilisé alors qu'il reste encore des terrains viabilisés libres, sans nous fournir le nom de l'entreprise. On attend la coupure des rubans entre janvier et mars. Un hasard, sans aucun doute !
Elle était verte ma prairie
Noyée sous un affreux goudron,
Les petites fleurs qui sourient
Suffoquent sous les gros camions.
Elle était verte ma prairie
Où galopaient quelques chevaux,
Nous entendons bien mieux les cris
Des routiers et leurs gros sabots.
Elle était verte ma prairie
Oxygène pour un jogging,
Le vert disparaît sous le gris
D'un vaste et étouffant parking.
Elle était verte ma prairie,
Épargnée par les bétonneurs,
Pris de remords, il se sont dits,
Rien à foutre des petit's fleurs.
On va planter un restaurant,
Un parking et des sanitaires,
Ici on va voir tout en grand,
Dégager l'arbre, il fait misère !
Mettez moi des pots d'échapp'ment,
Du diesel et des gaz qui puent,
Ajoutez des pneus bien collants
Et changez l'herbe en avenue.
Elle était verte ma prairie
Avant qu'une poignée d'élus
(Spécialistes en économie ?)
Décident de lui botter le cul.
Qu'elle était verte ma prairie
Avant qu'un' poignée de millions
La ratatine sans fantaisie
En fosse septique pour camions.
Elle était verte ma prairie
Piétinée par les écolos,
Qui lui ont fait hara-kiri
Pour des promesses tombées à l'eau.
Elle était verte ma prairie
Soumise à la loi du plus fort,
De l'inutile et du crédit
Qui nous enfoncent vers la mort.
Elle était verte ma prairie,
N'oubliez pas que sur sa tombe,
Il y a aura bientôt, ici,
De l'air pollué comme une bombe,
Si des citoyens éclairés
Savent bien qui paient l'addition,
Les contribuables désespérés
Subventionnent la pollution.